Nicolas, son grand-père et le « miracle » d’Israël

Le président français déclare sa flamme à l’État hébreu.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Curieusement passée inaperçue dans les médias français, polarisés, il est vrai, sur « l’affaire Cécilia » et le début de la visite en grande pompe, quelques heures plus tard, de Nicolas Sarkozy au Maroc, la rencontre du 22 octobre à l’Élysée entre le président français et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert valait pourtant qu’on s’y arrête. Le quotidien de Jérusalem Haaretz a eu accès, de source israélienne, à un verbatim de cet entretien qui démontre à quel point les facteurs subjectif et émotionnel, très présents chez Nicolas Sarkozy, renforcent chez lui des positions déjà anciennes et que l’on sait, en la matière, très proches de celles de son interlocuteur israélien – et très éloignées de celles de son prédécesseur Jacques Chirac. Florilège.
À propos du « droit au retour » des réfugiés palestiniens : « Il n’est pas raisonnable pour les Palestiniens, dit Nicolas Sarkozy, de demander à la fois un État indépendant et le retour des réfugiés en Israël, où vivent déjà un million d’Arabes. »
À propos d’Israël : « On dit que je soutiens Israël parce que mon grand-père était juif. Mais ce n’est pas une affaire personnelle. Israël apporte de la diversité et de la démocratie au Moyen-Orient. C’est un miracle qu’un tel État ait pu naître sur les restes du peuple juif dispersé. » Et Sarkozy d’ajouter que la création d’Israël est « l’événement le plus important du XXe siècle ».
À propos de la sécurité d’Israël : « C’est une ligne rouge, non négociable. C’est une condition inviolable sur laquelle nous ne céderons jamais. »
À propos du nucléaire iranien, le commentaire, cette fois, émane d’Ehoud Olmert, visiblement ravi, à l’issue de son entretien avec le président français : « Sur l’affaire iranienne, rien ne saurait mieux rejoindre mes attentes que ce que j’ai entendu [de la bouche de Nicolas Sarkozy, NDLR]. »
Si l’on en croit l’entourage du Premier ministre, aucune critique n’a été formulée par son hôte à propos des colonies dans les territoires occupés ou du mur de séparation. Tout juste Nicolas Sarkozy, qui a qualifié de « très importante » la libération ces derniers mois d’une poignée de détenus palestiniens, a-t-il encouragé Ehoud Olmert à effectuer d’autres gestes de bonne volonté en direction du président palestinien Mahmoud Abbas. La France, a insisté Sarkozy, veut s’impliquer plus et mieux dans le règlement du conflit et compte bien participer à la Conférence de paix américaine d’Annapolis prévue d’ici à la fin de l’année. Nul doute qu’avec de telles dispositions le carton d’invitation signé George W. Bush est d’ores et déjà assuré.

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