La Monuc change de visage
Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.
Nommé par Ban Ki-moon, fin octobre, à la tête de la Mission des Nations unies pour la République démocratique du Congo (Monuc) en remplacement de William Swing, le Gallois Alan Doss (62 ans) n’hérite pas d’une sinécure, même s’il en a vu d’autres au cours de sa carrière. Il fut notamment représentant spécial adjoint du secrétaire général au sein de la mission onusienne en Sierra Leone et en Côte d’Ivoire (2005-2006), avant d’être appelé au chevet du Liberia convalescent.
Son franc-parler a plu à nombre d’Ivoiriens insensibles aux charmes de la langue de bois onusienne. Comme le dit un conseiller de Charles Konan Banny, l’ancien Premier ministre, « lui au moins ne donnait pas l’impression de louvoyer ».
Doss, qui a pourtant fait toute sa carrière au sein de l’ONU, ne se plie qu’à contrecur – et encore, pas toujours – au devoir de réserve imposé par ses fonctions. Cela lui a valu d’entretenir d’exécrables relations avec le général nigérian Chikadibia Obiakor, commandant des forces onusiennes au Liberia. En février 2006, sur la foi d’un rapport de Human Rights Watch, il avait dénoncé le recrutement de mercenaires libériens par les factions ivoiriennes et l’existence de caches d’armes à la frontière entre les deux pays. Quelques jours plus tard, Obiakor, chargé de la surveillance de ladite frontière, s’est insurgé contre « ces informations erronées ».
En RDC, la mission de l’ONU est encore plus compliquée. Le nouveau représentant spécial va devoir démontrer que la présence dans le pays de la Monuc – qui, avec 18 000 hommes et un budget de 1 milliard de dollars, est la plus importante opération de ce type à travers le monde – est justifiée. Il lui faudra aussi redorer l’image des Casques bleus, passablement ternie par divers scandales sexuels et financiers, et faire face aux revendications salariales de ses employés congolais.
Pour avoir une chance de réussir, il aura intérêt à mieux s’intégrer que son prédécesseur, qui ne quittait son bureau situé dans le camp retranché de la Monuc, à Kinshasa, que pour gagner la suite du grand hôtel qui lui a servi de résidence pendant tout son mandat !
