Inconvenance
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Palais royal de Marrakech, 22 octobre. Quelques heures auparavant, Mohammed VI a accueilli Nicolas Sarkozy avec un faste digne des Mille et Une Nuits. Maintenant, les deux chefs d’État assistent à la fastidieuse signature des accords de partenariat. L’attitude de Sarkozy n’a échappé ni aux Français ni aux Marocains. Les premiers ont cru discerner sur son visage les stigmates d’un chagrin d’amour encore brûlant. Les seconds ont été choqués par la vue de la semelle de ses souliers : comment peut-on se tenir ainsi devant Sa Majesté ? Ils y voient le comble de la désinvolture et de la grossièreté. D’ailleurs, le regard du roi ne le dissimule point.
Une telle inconvenance aurait suscité à la cour d’Arabie saoudite, où il est formellement interdit de s’asseoir ainsi face au roi, une réaction moins mesurée. Assif Ali Zardari, le mari de Benazir Bhutto, en fit un jour l’expérience : ignorant l’étiquette, il croisa les jambes en présence du roi Fahd ! Le chambellan lui glissa à l’oreille un discret rappel à l’ordre, qu’il ignora. Sur un signe convenu du monarque (le verre de thé à gauche plutôt qu’à droite), le chambellan souleva le malotru pakistanais par les épaules et lui administra un coup de pied ciblé, pendant que Fahd regardait distraitement ailleurs. Après quoi l’audience se poursuivit comme si de rien n’était. Au fait, c’est quand la visite de Sarko à Riyad ?
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