Faut-il « tropicaliser » les voitures ?

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le réseau routier n’est pas le même dans les pays où les voitures sont construites et ceux où elles circulent : bitume parfois dégradé au sud de la Méditerranée, pistes, poussière. Le climat non plus : chaleur, humidité. Voilà pourquoi certains constructeurs adaptent leurs modèles avant de les exporter. Chez Peugeot, la différence porte un étrange nom : « Tropicalisation ». « Nous employons ce terme dans nos publicités, explique Christian Leroy, responsable de la zone Maghreb. Entre nous, nous parlons de CRD : conditions de roulage difficiles. » Lors de leur assemblage dans les usines, les véhicules destinés au continent subissent une préparation particulière : suspensions renforcées, garde au sol relevée de 2 cm, plaque de protection sous le moteur, radiateurs de plus grand diamètre et parfois double ventilateur pour faciliter le refroidissement, filtre de taille supérieure, admission d’air placée plus haut pour ne pas aspirer d’eau en cas de fortes pluies. « Nous ne sommes pas le seul constructeur à le faire, poursuit-on chez Peugeot. Mais le seul à le faire systématiquement et sur l’ensemble de sa gamme. »
Cette adaptation aux conditions de roulage diffère d’un pays à l’autre : « Une codification indique le niveau d’intervention. Les pays du Maghreb sont ainsi passés voici cinq ans de base 28 à base 10, soit la même définition que la Turquie. Car la qualité du réseau routier du Maghreb ne rend plus nécessaire de renforcer les suspensions et de protéger le carter. En revanche, nous modifions toujours filtrage et refroidissement. » Un autre problème se pose : la qualité des carburants. « Tant que l’essence contiendra du plomb, nous ne pourrons pas équiper de pots catalytiques les voitures diffusées sur le continent. Idem pour le gazole : sa forte teneur en soufre ne permet pas de monter des filtres à particules sur les modèles diesels. Le Maroc fait exception, car le client a le choix entre deux types de gazole. »
Un concessionnaire en Afrique pourrait apporter ces modifications sur un modèle ramené d’Europe par un client. Dans les faits, le cas ne se présente jamais : « Une transformation à l’unité coûterait trop cher. Lorsqu’elle est faite en série, sur la chaîne à l’usine, l’opération ne coûte qu’environ 50 euros. Le rajout d’une plaque de protection est compensé par la suppression du pot catalytique. En revanche, il arrive que des concessionnaires africains doivent reconstruire la ligne d’échappement d’une Peugeot importée d’Europe par un client, car son pot catalytique a été rongé par l’essence plombée. D’où l’intérêt d’acheter une voiture tropicalisée. »

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