Diplômés sans travail

Les jeunes bénéficient d’un meilleur accès à l’enseignement supérieur. Et sont de plus en plus nombreux à rechercher un emploi qualifié.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Vu pieux de l’ancien président Habib Bourguiba, l’enseignement obligatoire pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans est devenu une réalité depuis 1991. Aujourd’hui, la Tunisie consacre plus du quart du budget de l’État à l’éducation et à la formation. Et tout le monde en profite. Pour assurer une large couverture, de nombreuses écoles ont ouvert leurs portes dans les zones les plus reculées du pays. Idem pour les établissements d’enseignement supérieur. En 2003, deux universités ont été créées, à Gabès et à Jendouba. Un an plus tard, trois nouveaux établissements ouvraient leurs portes, à Monastir, à Kairouan et à Gafsa. Conséquence de cette politique d’« éducation pour tous », dès l’année scolaire 2002-2003, le taux de scolarisation des enfants de 6 ans a atteint 99 %. Et depuis la rentrée 2004-2005, la Tunisie compte autant d’écolières que d’écoliers. Une exception dans la région.

Dans l’enseignement supérieur, les réformes engagées en vue d’améliorer la qualité des formations et d’augmenter le nombre d’étudiants ont permis à 40 % des jeunes âgés de 20 à 24 ans de rejoindre les bancs de la fac en 2006, contre seulement 8 % en 1991. Pour la rentrée universitaire 2006-2007, la Tunisie comptait quelque 375 000 étudiants – ils n’étaient que 44 000 en 1987 – répartis sur plus de 178 établissements supérieurs publics et 20 établissements de l’enseignement supérieur privé. Un détail qui a son importance, la part des étudiantes est passée de 36 % en 1987 à 59 % en 2006-2007. Mais le système éducatif, que d’aucuns jugent trop académique, reste inadapté au marché de l’emploi. Dès le début des années 2000, le gouvernement a pourtant fait de « l’employabilité » des diplômés une priorité. Les filières ont été restructurées, les enseignants se sont spécialisés et le contenu des cours s’est modernisé. En clair, moins de théorie et plus de pratique.

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Parallèlement, des pépinières d’entreprises se sont implantées dans toutes les villes universitaires afin que les jeunes diplômés, porteurs de projets, puissent bénéficier d’un meilleur accès à l’emploi. En collaboration avec le Fonds 21-21, le ministère de l’Enseignement supérieur a entrepris de reconvertir les étudiants vers des filières mieux adaptées aux réalités du marché de l’emploi, telles les nouvelles technologies de l’information. Durant le Xe Plan de développement, entre 2002 et 2006, 6 000 étudiants titulaires d’une maîtrise ont bénéficié d’une formation complémentaire destinée à les spécialiser. Ceci afin d’endiguer le chômage, qui touche de plus en plus de jeunes. Quelque 25,4 % des Tunisiens âgés de 20 à 24 ans n’avaient pas de travail en 1994. Ils étaient 30,1 % en 1997 et 34 % en 2003.
Aujourd’hui, les réformes se poursuivent avec le début de l’application du nouveau système des diplômes universitaires licence-mastère-doctorat (LMD) à partir de l’année 2006-2007. Autre priorité pour les autorités, l’éducation des adultes. Depuis 1987, la Tunisie a mis en place une stratégie d’extension du système éducatif grâce à la formation professionnelle. Réorganisée par la loi d’orientation de février 1993, elle est désormais conçue comme partie intégrante du système éducatif. Concrètement, elle est destinée à ceux qui n’ont pas pu décrocher le diplôme de fin d’études de l’enseignement de base. Le but étant de donner une chance à chaque Tunisien. Quel que soit son niveau.

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