Chantiers d’avenir

Si les voies de communication n’ont cessé de se développer ces dernières années, les usagers attendent encore que le réseau autoroutier couvre l’ensemble du territoire.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 3 minutes.

Bien mais peut mieux faire. Si les progrès réalisés au cours des vingt dernières années en matière de routes et de réseaux de transports urbains sont incontestables, la demande des usagers – qu’il s’agisse de simples citoyens ou d’opérateurs économiques – se fait de plus en plus pressante.
La Tunisie revient pourtant de loin. Pendant les décennies qui ont suivi l’indépendance en 1956, et compte tenu des maigres ressources du pays, la priorité fut tout d’abord donnée à l’éducation, à la santé et à l’eau potable. Même si la longueur du réseau a augmenté de près d’un tiers dans les années 1960, c’est au cours de vingt dernières années que l’effort s’est particulièrement accéléré avec 6 milliards de DT consacrés aux infrastructures routières. Aujourd’hui, le pays compte quelque 12 456 km de routes bitumées, contre 5 500 km avant 1956. C’est en matière d’autoroutes que les performances sont les plus remarquables : le nombre de kilomètres a été multiplié par cinq depuis 1987. Aux 60 km construits avant 1986 sont venus s’ajouter 310 km – y compris les 104 km du tronçon Msaken-Sfax, dont la mise en service est prévue pour le 1er trimestre de 2008.
Ce réseau diverge dans trois directions à partir de la capitale : Tunis-Sfax via Hammamet et Sousse, avec prolongation vers Gabès et la frontière avec la Libye ; Tunis-Oued Zarga vers le Nord-Ouest et la frontière avec l’Algérie ; et Tunis-Bizerte. Il devrait atteindre 591 km avec la construction, au cours du XIe Plan de développement (2007-2011), de deux nouveaux tronçons totalisant 221 km, l’un en direction de la Libye entre Sfax et Gabès (151 km), l’autre vers l’Algérie entre Oued Zarga et Bousalem (70 km). La construction des deux derniers tronçons, l’un pour atteindre la frontière libyenne, l’autre pour atteindre la frontière algérienne, est prévue pour la période du XIIe Plan de développement (2012-2016).
À l’horizon 2020-2025, le réseau autoroutier couvrira l’ensemble de la Tunisie d’est en ouest et du nord au sud pour atteindre une longueur totale de 2 000 km. À terme, tous les citoyens n’auront à parcourir que 60 km pour atteindre l’autoroute la plus proche. Des bretelles permettant l’accès direct à des villes situées le long du tracé de ces nouvelles voies express sont programmées dans les XIe et XIIe Plans de développement. Selon les responsables tunisiens chargés du projet, la jonction avec le réseau libyen à l’horizon 2016 est prévue à Ras Jédir, et celle avec le réseau autoroutier algérien, prévue pour 2016 au plus tard, devra se faire au niveau de la station thermale de Hammam Bourguiba.
Entre 2006 et 2016, la longueur du réseau autoroutier tunisien devra avoir triplé. Tel est en tout cas l’objectif fixé, l’an dernier, par le chef de l’État lors de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. Le réseau comptait alors 260 km en exploitation. Il devra atteindre 780 km en 2016. Le projet d’autoroute maghrébine, qui doit relier les cinq pays d’Afrique du Nord, de la Mauritanie à la Libye, deviendra-t-il réalité ? « Les études préalables à sa mise en uvre sont faites, avance Tajouri Fatnassi, directeur de la programmation des ponts et chaussées au ministère tunisien de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire. Nous devrions disposer d’environ 7 000 km d’autoroute reliant Tobrouk en Libye à Nouakchott en Mauritanie en passant par la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Nous espérons que cela puisse voir le jour en 2020. » Avec la réhabilitation, la modernisation et l’interconnexion des réseaux de chemin de fer, l’impact de cette autoroute sur les échanges économiques et humains sera important. En attendant la mise en service de l’autoroute qui doit relier la Tunisie centrale avec l’Algérie au point de jonction de Hazoua pour rejoindre la route transsaharienne qui mène à l’Afrique de l’Ouest. De quoi relancer, de part et d’autre du Sahara, les échanges commerciaux aujourd’hui handicapés par l’absence de liaisons terrestres directes.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires