Autre époque, autres maux

Les pathologies liées au sous-développement ont presque disparu, mais l’évolution des modes de vie favorise de « nouvelles » maladies.

Publié le 6 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

La Tunisie n’est pas uniquement un bon élève aux yeux de la Banque mondiale. Elle l’est aussi pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui, dans son dernier rapport, indique que « le système de santé [y] est efficient et efficace, malgré un financement modeste. Tous les indicateurs de santé ont enregistré des améliorations. »
Les maladies transmissibles ont décliné avec la disparition de la bilharziose et du paludisme depuis vingt ans ; la rougeole, le tétanos néonatal et la poliomyélite sont en phase de pré-éradication ou d’éradication ; le nombre de nouveaux cas de sida est stable depuis 1990. La santé de la mère et de l’enfant s’est considérablement améliorée, même s’il existe aujourd’hui encore des disparités régionales. Les maladies non transmissibles sont, quant à elles, en augmentation. Les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de décès chez les adultes, suivies par les cancers et les traumatismes accidentels. Obésité, diabète et tabagisme, liés aux modes de vie, constituent également des facteurs de risque persistants.

Lutte contre la pollution atmosphérique, gestion des déchets, sécurité chimique, propreté des espaces de loisirs, ressources en eau rares, salubrité des aliments l’hygiène du milieu, qui vise à prévenir les maladies d’origine environnementale, fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions de la part des autorités. Selon l’OMS, la politique menée par le gouvernement en faveur de la santé, de l’éducation et de l’environnement devrait permettre au pays d’atteindre, d’ici à 2015, la plupart des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Les efforts consentis dans le domaine de la santé ne datent pas d’hier. Au lendemain de l’indépendance, en 1956, l’accès gratuit aux soins et pour tous ainsi que la politique de planning familial menée dans le pays devint rapidement un cas d’école à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, le taux d’accroissement naturel de la population se situe à 1,2 % par an. Plus de 90 % de la population habite à moins de 5 km d’un centre de santé. La couverture vaccinale des enfants de moins de 5 ans s’élève à 96 %. Les dépenses publiques consacrées à la santé représentent environ 6 % du produit intérieur brut (PIB) et 7,5 % du budget de l’État.
Dans la mise en uvre des objectifs tracés pour les cinq prochaines années, les autorités devront donc consolider les indicateurs sanitaires en tenant compte des mutations démographiques et épidémiologiques, mettre à niveau des prestations sanitaires dans les structures publiques et privées et notamment dans les services d’urgence, et rationaliser davantage les dépenses de santé et l’usage des médicaments en favorisant le développement de l’industrie pharmaceutique nationale, notamment dans les médicaments génériques.

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Ainsi le secteur privé, qui s’est considérablement développé au cours des dernières décennies, voit son rôle renforcé. D’autant que la Tunisie est devenue une destination médicale privilégiée : 72 000 patients étrangers, maghrébins et européens, se sont fait soigner dans les structures médicales du pays en 2006. Les médecins et personnels paramédicaux sont aussi de plus en plus demandés à l’étranger dans le cadre de la coopération bilatérale. Le 11 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale de la vue, le président sud-africain Thabo Mbeki avait tenu à rendre hommage « à l’excellent rôle joué par les médecins tunisiens qui nous ont aidés à relever les défis de la cécité dans un esprit de solidarité africaine ».

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