Mali-Cedeao : qui paiera les salaires des militaires, la dette et le reste ?

Les sanctions économiques décidées le 9 janvier par la Cedeao auront des effets sur l’économie malienne – comme régionale – et la capacité de l’exécutif à assurer ses fonctions, dont le paiement des salaires. Si certaines « parades » existent, leur efficacité paraît incertaine. Le décryptage de Jeune Afrique.

Assimi Goïta, ici lors d’une réunion de la Cedeao, à Accra, le 15 septembre 2020. © REUTERS/Francis Kokoroko

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Publié le 11 janvier 2022 Lecture : 6 minutes.

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Le Mali face aux sanctions de la Cedeao

Face à Assimi Goïta, accusé de vouloir faire traîner la transition, les chefs d’État de la Cedeao ont décidé, le 12 décembre, de frapper fort : fermeture des frontières, suspension des transactions commerciales et financières, gel des avoirs de l’État malien… Quelles sont les conséquences de ces sanctions ?

Sommaire

À peine seize lignes, en six alinéas – les demandes de divorce, même à l’amiable, sont plus longues. Listées dans une demi-page d’un communiqué qui en compte six, les sanctions économiques prononcées le 9 janvier contre le régime malien par l’autorité des chefs d’État de la Cedeao affecteront la marche économique du pays sur au moins trois fronts : financier, commercial et budgétaire. Avec des effets différenciés, toutefois. Explications.

Des effets ambigus sur le commerce

La fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays et la suspension des transactions commerciales – à l’exception principalement des produits alimentaires, énergétiques et sanitaires – ne devrait affecter que les exportations maliennes. L’essentiel des produits importés par le pays – hormis peut-être des équipements électriques et des machines (14 % des importations en 2019) et des véhicules (9%) – devraient être couvertes par les exemptions décrétées par la Cedeao.

Les groupes miniers opérant au Mali doivent se préparer à d’importantes perturbations

En revanche, le sort des exportations d’or du Mali (92,4 % des ventes de marchandises du pays en 2019, soit 4,5 milliards de dollars) paraît plus compliqué. Les destinations ultimes de ces ressources sont les Émirats arabes unis (71,6 %) et la Suisse (28,2 %). Le Mali, pays enclavé, réalise l’essentiel de son commerce de gros via les infrastructures portuaires de ses voisins (Sénégal et Côte d’Ivoire). Il n’est pas certain, pour le moment, que la décision de la Cedeao affecte dans l’immédiat les exportations d’or du pays.

Selon Alexandre Raymakers, analyste senior Afrique chez l’analyste Verisk Maplecroft cité par la presse spécialisée : « Les groupes miniers opérant au Mali doivent se préparer à d’importantes perturbations de leurs voies d’exportation et de leurs lignes d’approvisionnement logistique tant que la Cedeao maintiendra sa suspension du commerce et des échanges financiers avec le pays ».

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