La baraka de Kaberuka

Publié le 5 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le septième président de la Banque africaine de développement (BAD), le Rwandais Donald Kaberuka, a choisi d’emblée de s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur, le Marocain Omar Kabbaj, lors de la passation des pouvoirs, le 1er septembre, à Tunis :
« Au moment où je prends la direction de cette institution, a-t-il déclaré dans son discours d’investiture prononcé à huis clos devant le conseil d’administration de la Banque, je réaffirme mon engagement à consolider les acquis qui ont vu la gouvernance de la Banque renforcée et la situation financière assainie. »

Kaberuka reprend ainsi à son compte la stratégie et les programmes d’action mis au point par la BAD en vue de favoriser le développement socio-économique, la lutte contre la pauvreté et l’intégration régionale en Afrique. « Sous Omar Kabbaj, a-t-il rappelé, la Banque a élaboré une série de plans d’action pour renforcer son efficacité. Je me réjouis des grandes lignes de cette stratégie. Ces plans nécessitent maintenant une application méthodique. Je me réjouis hautement, a-t-il ajouté, de la ligne de conduite suivie par la Banque pour se positionner comme une organisation axée sur les résultats, pour se rapprocher davantage de ses clients et se doter des moyens de mieux comprendre les conditions économiques nationales et africaines. Cela est impératif. »
Les administrateurs et managers présents à la cérémonie d’investiture ont parlé volontiers de chance ou de baraka tant Kaberuka, 54 ans, démarre son mandat de cinq ans avec des atouts dont aucun président n’avait disposé avant lui.

la suite après cette publicité

Ministre des Finances et du Développement économique du Rwanda au cours des huit dernières années, il était, à ce titre, en charge de la gestion administrative des programmes de développement d’un pays récepteur et devrait donc apporter un regard neuf qui pourrait bousculer la bureaucratie, responsable des retards dans l’approbation et l’exécution des projets financés.
Mais ces atouts personnels ne pèseraient pas lourd si les conditions au sein de la Banque, en Afrique et à l’échelle mondiale, ne lui étaient pas favorables. Il hérite d’abord d’une institution qui, grâce aux réformes menées par Omar Kabbaj et à son équipe, s’est professionnalisée avec le renouvellement de 70 % de son personnel ces dix dernières années. La BAD est devenue transparente, que ce soit dans les opérations ou dans le recrutement, et n’a plus rien à envier aux autres institutions similaires dans le monde. Par-dessus tout, Kaberuka « hérite » de ressources financières considérables estimées à quelque 14 milliards de dollars – dont 8,6 milliards du guichet BAD (pour des prêts non concessionnels) et 5,4 milliards des ressources du FAD-X (pour des prêts à des taux concessionnels réservés aux pays les plus pauvres pour la période 2005-2007). En outre, le Groupe de la Banque dispose de 8 milliards de dollars qui serviront à financer dans les années à venir les projets déjà approuvés mais non encore décaissés. Il jouit d’une excellente réputation sur les marchés internationaux (avec le fameux « AAA », la meilleure notation du risque délivrée par des agences spécialisées). Autres bonnes nouvelles : la croissance économique en Afrique est en train de se redresser (5,1 % en 2004) et le G8 s’est engagé à annuler la dette de plusieurs pays parmi les plus pauvres et à augmenter le montant annuel de l’aide publique au développement d’au moins 50 milliards de dollars d’ici à 2010.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires