Hassan, 22 ans : « Ici, au Maroc, nous risquons la prison »

Publié le 5 septembre 2005 Lecture : 1 minute.

« Casablanca est une ville plutôt tolérante, comparée au reste du Maroc. Les gays y ont leurs lieux de prédilection. Des bars, des restaurants, des hammams qui ne s’affichent évidemment pas comme tels, mais dont on se refile l’adresse. Pour qui n’est pas de la famille, il est pratiquement impossible de distinguer un café fréquenté par des gays d’un autre où, de toute manière, la clientèle est exclusivement masculine ! Tout passe par le regard. C’est comme ça qu’on se reconnaît et qu’on se séduit. Et quelquefois par l’habillement, plus sophistiqué, plus à la mode, plus coloré. On se rencontre aussi dans les jardins publics, mais là, c’est plus risqué. Il arrive qu’on s’y fasse traquer par la police.
« Dans le royaume, l’homosexualité est un délit passible de prison. Jusqu’à trois ans ! Et il y a sans cesse des affaires pour nous le rappeler, comme en juin dernier, quand quarante-trois homosexuels ont été arrêtés dans une salle des fêtes de Tétouan. Même s’ils ont finalement été relâchés quarante-huit heures plus tard sous la pression d’associations étrangères.
« Du coup, le moyen le plus sûr pour vivre sereinement son homosexualité est Internet. Je me connecte régulièrement sur les sites de rencontres. Quand j’avais du mal à faire mon coming out et que j’étais déprimé parce que je n’arrivais pas à accepter mon identité sexuelle, j’ai rencontré sur ces sites des tas d’homosexuels qui m’ont rassuré, qui m’ont encouragé, qui m’ont conseillé. Ils m’ont véritablement soutenu psychologiquement. Heureusement qu’Internet existe ! D’autant qu’ici, au Maroc, il n’y a pas d’association de défense des droits des gays. Sauf les associations de prévention contre le sida. »

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