Mali : après les sanctions de la Cedeao, le sentiment anti-français exacerbé

Au lendemain des lourdes sanctions décidées par la Cedeao pour faire plier la junte d’Assimi Goïta, le pouvoir malien a appelé ses ressortissants à descendre dans la rue. Et dirige sa colère contre la France, accusée de manœuvrer en coulisse.

Militants de la plateforme Yerewolo criant des slogans hostiles à la France et à la Cedeao, à Bamako, le 10 janvier 2022. © Florent Vergnes/AFP

Militants de la plateforme Yerewolo criant des slogans hostiles à la France et à la Cedeao, à Bamako, le 10 janvier 2022. © Florent Vergnes/AFP

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Publié le 11 janvier 2022 Lecture : 3 minutes.

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Le Mali face aux sanctions de la Cedeao

Face à Assimi Goïta, accusé de vouloir faire traîner la transition, les chefs d’État de la Cedeao ont décidé, le 12 décembre, de frapper fort : fermeture des frontières, suspension des transactions commerciales et financières, gel des avoirs de l’État malien… Quelles sont les conséquences de ces sanctions ?

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Les dernières sanctions décidées par la Cedeao ont suscité des craintes au sein de la population malienne, et même un vent de panique parmi ceux qui se trouvaient en déplacement. Réunis à Accra le 9 janvier, les dirigeants de l’organisation ouest-africaine ont en effet opté pour la manière forte. Gel des avoirs du Mali, suspension des transactions commerciales à l’exception de celles portant sur les produits de première nécessité, rappel des ambassadeurs, fermetures des frontières… Le premier effet visible de cette décision, prise après que les autorités maliennes eurent demandé une prolongation de la période de transition comprise entre six mois et cinq ans, a été la ruée sur les derniers vols reliant les capitales des pays membres de la Cedeao à Bamako.

Intérêts supérieurs de la nation

Pour l’instant, la junte entend ne rien céder. Le 10 janvier, s’exprimant pour la première fois depuis l’annonce des sanctions, Assimi Goïta a déploré que « la Cedeao [n’aie] pas pris en compte la complexité de la situation au Mali » et que « les efforts des autorités maliennes aient été ignorés ».

Le président de la transition a aussi appelé ses compatriotes à se rassembler pour affirmer la position du pays, défendre les intérêts supérieurs de la nation et faire taire les divisions. La veille, dans la soirée, le gouvernement malien avait, dans un communiqué, dénoncé l’adoption de « sanctions illégales » et « inhumaines », rappelant que « ces mesures contrastent avec les efforts fournis par le gouvernement et sa disponibilité au dialogue en vue de trouver un compromis avec la Cedeao sur le chronogramme des élections. »

Mercenaires russes

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