Delisse l’Africain
Le recueil libre et métissé d’un voyageur inspiré.
Publié le 5 septembre 2005 Lecture : 1 minute.
Enfant terrible de la poésie française, Louis-François Delisse est né sur le palier d’un immeuble de Roubaix, en 1931. Il était sans doute pressé, comme il n’a, plus tard, jamais cessé de l’être. Par éblouissements poétiques, il a bondi dès son jeune âge à la rencontre de la vie, de la beauté de tous, partout, et très tôt en Afrique, sur le conseil de son ami Albert Béguin.
Parti en 1954 au Niger comme alphabétiseur volontaire, il devient enseignant au collège de Niamey, réside à Zinder, y reste vingt et un ans, parcourt toute l’Afrique. Pilote, il voyage par les airs, par les fleuves aussi, en mobylette et en musique, jouant de la flûte et de l’ocarina. Après avoir survécu au choléra et épousé une femme haoussa avec qui il eut trois enfants, il rentre en France en 1975 dans l’indifférence générale. Seul le grand éditeur de poésie Guy Lévis Mano (« GLM ») le publie dès l’année suivante. Soleil total remporte le Prix du plus beau livre, avec Fortune des mers de Reverdy, illustré par Braque.
Merveilleux épistolier, Louis-François Delisse entretient de nombreuses amitiés littéraires, comme avec Georges Perros. Pas plus que l’Afrique, Paris, ses recoins et ses trésors ne lui ont échappé. Mais c’est dans la case de l’Institut français d’ethnologie de l’Afrique qu’il découvre les notes du père de Foucauld, transcriptions de poésie orale africaine, qu’il adapte avec l’aide d’un jeune lycéen touareg, Mouddour Zakara.
Traducteur de poètes espagnols, amoureux de René Char, Bobin et Essenine, proche de Bataille et de Miller pour leur conception de l’érotisme, Delisse a produit une poésie faite d’éclats de soleil et de joie sous des dunes de sable et de chair, des textes rythmés, syncopés, déroutants et magiques.
La réédition de ses oeuvres complètes, sous le titre Logis des Gémeaux, est en préparation. De la mort du lion, poème de son retour d’Afrique, vient d’être édité aux éditions des Vanneaux.
