Biafra : la livre refait surface

Publié le 5 septembre 2005 Lecture : 1 minute.

« Le naira ne vaut pas plus que du papier toilette. » À l’instar de ce commerçant du marché d’Owerri, les partisans d’un Biafra indépendant ont trouvé un nouveau mode de contestation du pouvoir central au Nigeria. Depuis quelques semaines, les livres et les schillings en vigueur dans la province sécessionniste pendant la guerre civile des années 1967-1970 réapparaissent sur les marchés des territoires ibos, dans le sud-est du pays.
Forte de 40 millions de personnes sur une population totale estimée à 150 millions d’individus, cette ethnie est l’une des trois plus importantes de la fédération nigériane. C’est elle qui fut à la tête de la fronde contre Abuja à la fin des années 1960 et qui compta le plus de victimes parmi le million de morts que fit le conflit.

Après avoir décidé de mettre un terme à la lutte armée, la réintroduction de la livre biafraise est conçue par les leaders séparatistes du Mouvement pour la réalisation de l’État souverain du Biafra (Massob) comme la première étape d’un programme pacifique qui en compte 25. Son objectif, à terme, est de conduire la région vers une plus grande autonomie.
Bien évidemment non cotée sur le marché des changes, la nouvelle devise semble pourtant bénéficier d’un taux de change très précis, en tout cas auprès de ses utilisateurs : 1 livre biafraise s’échangeait, ces derniers temps, contre 270 nairas sur les marchés d’Owerri et d’Onitsha. Les billets en circulation, eux, ne datent pas d’hier. Selon Ralph Uwazuruike, l’un des principaux leaders du Massob, les espèces sonnantes et trébuchantes remises au goût du jour avaient été stockées à la fin de la guerre de 1970.

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