Norvège : bébé va au pub avec papa

Publié le 5 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Avec 1,8 enfant par femme, la Norvège a l’indice de fécondité le plus élevé de toute l’Europe après l’Islande (2 enfants). Pourtant, à de nombreux égards, elle ressemble fort aux autres pays développés, Japon en tête, où la natalité s’écroule. Les femmes font des études supérieures et ont des ambitions professionnelles, elles ne sont pas nombreuses à se marier et ont des enfants tardivement. On relève toutefois deux différences fondamentales avec les autres pays industrialisés. D’une part, grâce à son très fort taux d’imposition, le gouvernement norvégien peut se permettre de verser des allocations familiales importantes et, d’autre part, les hommes accomplissent presque la moitié des travaux domestiques, 40 % environ, le pourcentage le plus élevé au monde. C’est le seul pays où l’on peut voir des hommes attablés dans un pub, une bière dans une main, berçant un landau de l’autre. Si les mères peuvent prendre une année de congé sabbatique, payé à 80 % de leur salaire, les pères bénéficient de quatre semaines de congé parental pour chaque naissance. En plus, l’un et l’autre ont droit à dix jours par an pour s’occuper des enfants lorsqu’ils tombent malades.
Nombre d’hommes préfèrent travailler moins afin de mieux s’occuper de leurs rejetons. Ils quittent le bureau à 4 heures de l’après-midi, passent à la crèche ou à l’école et rentrent chez eux. Tout est situé à proximité. En cas d’urgence, ils sont immédiatement disponibles et aucun collègue ne leur fera de remarque désagréable.
Malgré ce rééquilibrage, qui explique en partie la résistance de la natalité norvégienne, les conflits entre les impératifs du travail et les besoins des enfants n’ont pas disparu. Les femmes avouent être souvent épuisées et avoir du mal à concilier bureau et famille, stressées de devoir renoncer à leur carrière parce que leurs bambins ont davantage besoin d’elles que de leur père. 9 % seulement des grands patrons norvégiens sont des femmes. Le gouvernement voudrait bien faire monter ce pourcentage, mais le temps n’est pas encore venu où les nourrissons pourront se passer sans dommage de leur maman.

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