L’économie mondiale en 2003

Publié le 5 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

La Banque mondiale publie chaque année, au début de juillet, les principaux indicateurs économiques pour tous les pays de la planète, à l’exception de quelques cas particuliers : les pays en guerre et des pays « opaques », comme, par exemple, Cuba, la Corée du Nord, la Libye ou la Birmanie.
Les premières données pour l’année 2003 ont ainsi été diffusées le 1er juillet sur le site de la Banque (www.worldbank.org). Les chiffres complets ne seront édités, sous forme papier, qu’au cours du mois d’avril 2005(*). Ils couvrent plus de deux cents économies et près de huit cents secteurs (économie, société, environnement, marché, finances extérieures). Il n’y a pas meilleure source pour connaître l’état officiel de l’économie mondiale.
Celui de 2003 montre une progression du Produit national brut (PNB) de 7,8 % en valeur courante : 34 200 milliards de dollars (cumul de la valeur nette des marchandises fabriquées et des services fournis au cours de l’année), contre 31 720 milliards en 2002. Les États-Unis demeurent de loin la première puissance économique, avec 11 000 milliards de dollars : 32,2 % du PNB mondial en 2003, soit sept fois la part américaine dans la population mondiale (4,6 %). Cela signifie qu’un Américain moyen produit, grâce à ses compétences et aux moyens techniques dont il dispose, sept fois plus que tous les autres habitants de la planète. En moyenne, les 914 millions d’habitants des 24 pays les plus industrialisés produisent cinq fois plus que les 5,3 milliards d’habitants des 158 pays dits en développement.
Un exemple : la Banque mondiale évalue le PNB formel, c’est-à-dire déclaré au fisc, réalisé par les 703 millions de personnes qui vivent dans la région la plus pauvre – l’Afrique subsaharienne -, à 350 milliards de dollars, soit 498 dollars par tête. C’est deux fois moins qu’en Asie et 6,5 fois moins qu’en Amérique latine. C’est exactement la moitié du PNB de l’Espagne, peuplée, elle, de 41 millions d’âmes. En incluant le secteur informel (non déclaré au fisc), estimé entre 50 % et 80 % selon les pays, le PNB réel subsaharien serait équivalent à celui de Taiwan (530 milliards de dollars, pour 23 millions d’habitants).
En fait, l’économie subsaharienne est minée par des guerres incessantes (qui absorbent une bonne partie du budget, tuent des millions de personnes, entraînent la destruction des infrastructures et font fuir les investisseurs), affaiblie par le manque de moyens de production (l’agriculture est encore rudimentaire, et l’industrie embryonnaire) et extravertie (exportation à l’état brut des matières premières, dépendance de l’aide extérieure). C’est un continent où l’on consomme plus que l’on produit. Durant les dix dernières années, le PNB de l’Asie a triplé (passant à 3 077 milliards de dollars en 2003), alors que celui de l’Afrique subsaharienne n’a augmenté que de 17 % (passant de 300 milliards à 350 milliards), la plus faible progression dans le monde. Résultat : le poids de cette grande région africaine (47 pays) pèse seulement 1 % du PNB mondial, contre 1,4 % en 1990. Sans l’Afrique du Sud (126 milliards de dollars en 2003), son poids tomberait à 0,66 %.

* Il s’agit notamment du World Development Indicators (400 pages, 60 dollars), du Little Data Book (240 pages, 15 dollars) et du CD-Rom (données depuis 1960) à usage individuel (275 dollars) ou à usage multiple (550 dollars).

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