Dynamisme des expatriés

Les PME, ferment de la présence française en Afrique.

Publié le 5 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Jacques Gérard, 63 ans, ancien consultant, a roulé sa bosse un peu partout dans le monde, notamment en Afrique de 1966 à 1995. « J’ai travaillé dans quasiment tous les pays francophones, de la Tunisie à Madagascar en passant par le Zaïre (aujourd’hui RDC), le Rwanda, le Burundi. » Et il a tout fait : ajustement structurel, réformes administratives, éducation, santé, formation, privatisation… En octobre 2002, il s’est vu confier par le Conseil économique et social français la réalisation d’une étude taillée sur mesure : sonder les petits chefs d’entreprises localisées à l’étranger.
Moins de deux ans après, le 15 juin dernier, le voilà qui présente à la presse les résultats de son étude(*). Il a examiné au peigne fin l’expérience de 258 PME françaises installées dans quarante-cinq pays en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine. « C’est un sujet sur lequel il n’y a eu jusqu’à présent aucune recherche exhaustive », constate-t-il avec un sourire entendu. Comme pour dire que Paris s’intéresse beaucoup plus aux grandes entreprises de droit français. L’auteur estime à 250 000 les entreprises de droit local créées par des Français émigrés ou nés à l’étranger. Qui se préoccupe de leur sort ? Personne, ou presque. Et l’étude présentée par Jacques Gérard en apporte la preuve, chiffres et sondages à l’appui.
« La France se désengage du continent africain, bien qu’il existe des opportunités à saisir. Encore faut-il être présent ! Cette présence ne peut se faire qu’au travers des PME françaises de droit local qui ont une bonne connaissance de terrain et de l’évaluation des risques », explique un Français d’Afrique. « Je viens depuis un an de démarrer une société de sécurité. Je n’ai pas d’aides publiques, ni financières ni autres. J’ai l’impression que les missions économiques françaises sont au service des très grosses entreprises… Les petites entreprises sont invitées à se débrouiller », répond un autre Français installé en Côte d’Ivoire.
Largement sous-estimés par les services consulaires, les artisans de la présence française à l’étranger ne sont pas des aventuriers, mais des gens qui ont envie de vivre à l’étranger, de poursuivre le travail d’un père expatrié de longue date, de vivre avec leur épouse étrangère… Malgré toutes les difficultés qu’ils rencontrent sur place, la plupart d’entre eux donnent l’impression d’être épanouis.

* Un atout pour notre pays : les entreprises créées par les Français établis hors de France, une étude présentée par Jacques Gérard, Conseil économique et social, Paris, 170 pages, 7,70 euros.

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