Délocalisations à l’italienne

Après beaucoup d’autres, des entreprises de Vénétie et de Lombardie envisagent de s’implanter de l’autre côté de la Méditerranée.

Publié le 5 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Quelque six cents entreprises italiennes sont déjà installées en Tunisie, et ce n’est manifestement pas fini. Au cours du week-end du 19 au 21 juin, deux groupes d’investisseurs, les uns vénétiens, les autres lombards, se sont rendus dans ce pays pour discuter de l’éventuelle délocalisation de leurs activités.
Dirigé par Enrico Cavalieri, le président du Conseil régional de Vénétie, le premier groupe s’est rendu à Enfidha, à 40 km au nord de Sousse, où il n’est pas en terre inconnue : le Distritto industriale di Enfidha (« district industriel d’Enfidha »), la première zone offshore 100 % italienne, y a été créé, l’an dernier, avec l’aide de plusieurs banques et des autorités italiennes. Confiés à l’entreprise italienne de travaux publics Carta Isnardo, les travaux d’aménagement sont bien avancés.
Les entrepreneurs vénétiens ont visité deux hangars flambant neufs, l’un en béton, l’autre en métal, déjà réservés par les deux premières sociétés désireuses de s’installer à Enfidha. Le raccordement aux réseaux d’eau et d’électricité est achevé et les routes intérieures devraient l’être en septembre ou en octobre. « Dans deux ou trois ans, cinquante ou soixante entreprises italiennes se seront installées ici », estime Marco Pellissari, le représentant de Carta Isnardo. À terme, le Distritto pourra en accueillir environ cent quatre-vingts. Principaux secteurs concernés : l’habillement, la mécanique de précision, les matières plastiques, l’informatique et les télécoms.
Les autorités régionales ont mis à sa disposition un terrain de 20 ha au prix symbolique de 1 dinar le m2. Abderrahman Limam, le gouverneur (préfet) de Sousse, assure personnellement le suivi du projet.
La future zone offshore sera située à proximité immédiate d’un méga-aéroport (J.A.I. n° 2262), qui devrait être opérationnel en 2008, mais aussi à la sortie de l’autoroute Nord-Sud, à une quarantaine de kilomètres de deux grandes stations balnéaires : Kantaoui et Hammamet.
Les entreprises italiennes se préparent à affronter une concurrence accrue, surtout de la part de la Chine, commente Bruno de Angeli, qui est à l’origine du projet Enfidha. Il y a quelques années, elles ont massivement « délocalisé » en Europe de l’Est. Aujourd’hui, elles se préparent à améliorer leur compétitivité en transférant certaines de leurs activités en Tunisie, qui n’est qu’à une heure de vol de Rome.
Conduite par l’Agence de promotion des investissements italiens en Tunisie (Apreit) et la chambre de commerce de Milan (Promos), la seconde délégation italienne avait des motivations similaires. À ceci près que la région de Lombardie n’en est qu’au stade de la prise de contact. Mais elle dispose d’un argument de poids : un projet de création d’un fonds d’investissement d’un montant de 53 millions d’euros destiné à financer des partenariats entre des privés italiens et nord-africains. « La Lombardie a une préférence pour la Tunisie, a expliqué Giorgio Columbo, le représentant de Promos, en raison des affinités culturelles et de la proximité entre nos deux pays, de la qualification de la main-d’oeuvre locale et d’un cadre juridique favorable. »

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