La clé de la cellule de Mandela bientôt restituée à l’Afrique du Sud ?

Pause ou conclusion dans la polémique qui a suivi la programmation de la vente aux enchères de la clé de la prison de Madiba ? La séance new-yorkaise prévue le 28 janvier est ajournée…

 © Damien Glez

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Publié le 14 janvier 2022 Lecture : 2 minutes.

Peut-on faire feu de tout bois ? Peut-on de feu Madiba faire objet de tout marchandage ? À l’heure où son Congrès national africain (ANC) préparait un 110e anniversaire aux flagrances de corruption, de dissidence et d’échec électoral, les Sud-Africains se désolaient que la clé de sa cellule à la prison de Robben Island soit programmée à la vente, le 28 janvier prochain, à New York. Dans le même lot aux enchères, figuraient une chemise ayant appartenu à Nelson Mandela, des lunettes de soleil, des stylos protocolaires, un vélo d’appartement et une copie de la Constitution signée par l’ancien président sud-africain.

C’est le tabloïd britannique The Daily Mail qui avait annoncé, dès la semaine de Noël, que la clé aurait été cédée par Christo Brand, un ancien gardien du prisonnier politique devenu son ami. Sans se poser plus de questions, la salle des ventes Guernsey’s avait annoncé un prix de réserve de 250 000 dollars et son président, Arlan Ettinger, avait anticipé une liquidation potentielle à plus d’un million de dollars…

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Indignation populaire

Le scoop britannique avait provoqué une indignation populaire en Afrique du Sud, la condamnation du gouvernement et la menace d’une plainte contre Christo Brand par l’association sud-africaine des anciens prisonniers politiques. Ironiquement, pour le secrétaire adjoint de l’association, Mpho Masemola, l’objet qui servait à séquestrer est devenu « le symbole de la liberté », associé qu’il est à la libération des détenus politiques de Robben Island, l’île prison où vécut Mandela durant 18 de ses 27 ans d’incarcération par le régime d’apartheid. Un communiqué du gouvernement explique, lui, que « la clé (…) représente le triomphe de l’esprit humain sur le mal ».

L’événement du 28 janvier s’inscrivait-il dans une saine « mandelamania » ou dans une dérive mercantile si souvent redoutée, au regard du merchandising parfois macabre et incongru élaboré depuis la mort du premier président noir d’Afrique du Sud ? Selon la salle des ventes, l’ancien geôlier aurait accepté de renoncer à la quasi-relique – que les autorités lui avaient cédée il y a 30 ans – pour permettre à l’une des filles de Mandela de financer, avec le fruit de la vente, un jardin commémoratif consacré à Mandela, dans son village natal, non loin de sa sépulture.

Le 7 janvier, Guernsey’s annonçait que la vente était « ajournée sine die », « en attendant des vérifications » de l’Agence du patrimoine d’Afrique du Sud (Sahra) quant aux autorisations nécessaires à la sortie de la clé du pays. Le même jour, plus catégorique, le ministre sud-africain de la Culture Nathi Mthethwa affirmait que le passe-partout carcéral serait restitué au pays de Madiba. Un front commun autour d’une vieille clé serait-il la clé d’une réconciliation nationale enfin aboutie ?

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