La mort à Haditha

Publié le 6 juin 2006 Lecture : 1 minute.

En Irak, la guerre s’est transformée en occupation longue et violente. Les troupes américaines sont sous pression, mais cela ne saurait excuser les massacres de Haditha. S’il s’agit bien, comme tout semble l’indiquer, de meurtres gratuits, leurs auteurs doivent être poursuivis avec toute la rigueur de la loi. Au cours des dernières semaines, les enquêteurs de l’US Navy ont consciencieusement interrogé des témoins et rassemblé de nouvelles preuves de ce qui s’est passé le 19 novembre, lorsque des marines ont pénétré dans un quartier de Haditha, l’un des fiefs de l’insurrection. Mais pourquoi ont-ils attendu si longtemps pour le faire ?

Après un attentat à la bombe qui coûta la vie à l’un des leurs, les hommes du 3e bataillon du 1er régiment de marines étaient fous de rage. C’est compréhensible. Ce qui l’est moins c’est que, selon plusieurs témoins, certains d’entre eux ont alors décidé de se venger en assassinant vingt-quatre civils. En mars, le magazine Time a été le premier média à évoquer l’hypothèse d’un massacre. Depuis, trois commandants – dont celui du bataillon concerné – ont été démis de leurs fonctions. Et le Pentagone paraît résolu à engager des poursuites criminelles. Le problème est que la plupart des officiers supérieurs impliqués dans les tortures pratiquées dans la prison d’Abou Ghraib n’ont jamais été inquiétés. Cette fois, le Pentagone doit tout faire pour établir si d’autres soldats que ceux du 3e bataillon étaient informés de la tuerie. De son côté, la commission des forces armées du Sénat va devoir diligenter une enquête pour déterminer si les massacres de Haditha sont une honteuse anomalie ou le signe qu’après trois ans d’occupation, les soldats américains ont de plus en plus tendance à se comporter comme des soudards.

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