Une prime à l’amour sans risque

Comment convaincre les jeunes d’avoir des rapports sexuels protégés ? En les payant…

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Quelque 3 000 Tanzaniens âgés de 15 à 30 ans recevront pendant trois ans une prime annuelle de 45 dollars (29 euros) s’ils acceptent de se soumettre à des analyses régulières prouvant qu’ils n’ont pas contracté de maladie sexuellement transmissible (MST). Ce programme, pour le moins original, devrait être lancé dans le courant de l’année, grâce à un financement de 1,8 million de dollars accordé par la Banque mondiale et plusieurs autres organisations.
L’expérience aura lieu dans le sud de la Tanzanie, pays où la somme de 45 dollars correspond, pour de nombreux participants, au quart de leurs revenus annuels. Ceux qui auront été contaminés par une MST ne recevront pas d’argent mais auront droit à un traitement gratuit. Les examens couvriront une large palette de maladies mais pas le sida, dont les tests de dépistage sont jugés trop coûteux.
« Nous espérons que cette Âprostitution à l’envers fera réfléchir les gens sur les conséquences à long terme de leur comportement à court terme », a déclaré Carol Medlin, une chercheuse de l’université de Californie à San Francisco. Dans le même temps, un autre groupe, dit « placebo », sera suivi et testé sans avoir le droit à la prime, de façon à mesurer l’efficacité de celle-ci.
L’opération prête déjà à controverse. Certains s’étonnent qu’on ne fasse pas confiance aux jeunes Tanzaniens et qu’il faille les payer pour qu’ils surveillent leur santé. Les défenseurs du programme y voient plutôt un moyen d’empêcher certaines jeunes femmes de se livrer à la prostitution. Selon eux, ce système a déjà fait ses preuves et pourrait contribuer à la lutte contre la propagation du sida, même dans les régions les plus reculées du pays.
Un programme comparable de « transfert d’argent sous condition », le Progresa, a été organisé, ces dernières années, au Mexique. On payait les familles pour que les enfants aillent à l’école et passent des examens de santé dans des dispensaires. Le Progresa fut un tel succès que le maire de New York, Michael Bloomberg, envisage de lancer un programme similaire dans sa ville.

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