Tunisie : le poids du public est encore important
Avec un secteur bancaire bien plus moderne que son archaïque homologue algérien, mais moins évolué que celui du Maroc, la Tunisie poursuit, à son rythme, sa réforme bancaire. Autrement dit, à petits pas.
Après trois privatisations réussies, dont la dernière a été celle de la Banque tuniso-koweïtienne (BTK), il n’y a pour l’heure aucune visibilité sur les prochaines banques qui feront partie de la liste des « privatisables ». Pourtant, le public représente encore 45 % du secteur, avec trois mastodontes : la Société tunisienne de Banque (STB), la Banque nationale agricole (BNA) et la Banque de l’habitat (BH). Preuve du renouveau du secteur bancaire, ce dernier s’est lancé dans une politique de conquête commerciale vis-à-vis du grand public. Une tendance désormais généralisée chez les acteurs du privé, et qui a été dopée par l’arrivée de nouveaux protagonistes comme Attijariwafa Bank. Mais les efforts restant à faire sont importants : les créances douteuses représentent encore 19 % des crédits et le passage aux normes modernes est insuffisant. Preuve de ce retard, les établissements jouant la carte de la régionalisation restent peu nombreux : citons pour exemple Amen Bank, qui a créé avec succès une filiale de leasing en Algérie, ou la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT), qui possède un bureau en Libye et attend un agrément en Algérie.
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