Salut « Papa »

À la suite du décès de notre collaborateur (voir J.A. n°2468), la rédaction a reçu de très nombreux messages de condoléances venus du monde entier. Des hommages qui témoignent du profond respect que ce grand professionnel du journalisme inspirait autour

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 2 minutes.

La lumière s’est éteinte. Elimane est mort le 25 avril, au service réanimation de l’hôpital Bichat, à Paris. Comme ça, sans prévenir. L’enfant de Nioro du Rip, près de Kaolack, au Sénégal, a toujours cultivé la discrétion. Elimane ne se plaignait jamais. Il a gardé pour lui sa maladie, ce cancer qui l’a emporté, à seulement 53 ans. Il connaissait l’ampleur du mal qui le rongeait. Et pourtant, il était là, tous les matins, à 8 h 30, son crayon à la main, sans rien laisser paraître. Comme d’habitude, il quittait nos locaux le dernier. Comme d’habitude, il ciselait jusqu’à la dernière minute du bouclage les textes de la section Afrique subsaharienne dont il avait la lourde charge. Comme d’habitude, avec dévouement et générosité mais, surtout, avec compétence. Tout Elimane est là. Ainsi que tout le vide que sa disparition peut laisser au sein de notre rédaction et dans toute l’Afrique.
Un continent dont il connaissait les moindres recoins. Et tous les acteurs, des premiers rôles aux figurants. L’Afrique lui rend hommage dans les pages qui suivent. Les témoignages se succèdent, qui ne sont pas de simples propos de circonstance. Tout le monde salue l’homme de cÂur qui s’est toujours efforcé de rester à l’écoute des autres. Le modéré qui se refusait à encenser comme à diaboliser. L’ami, le frère, le sage. Et pour nombre de ses jeunes collègues qui le pleurent aujourd’hui, le « Papa » qui les couvait de son affection, leur prodiguait les conseils qu’on ne délivre pas dans les écoles de journalisme. Ils sont aujourd’hui orphelins.

Ces quelques lignes sont les plus pénibles que j’ai eu à écrire dans ma jeune carrière. Parce qu’Elimane n’est plus là pour les relire comme il le faisait d’habitude. Parce que je n’ai pas eu le temps de lui dire au revoir. Parce qu’il me manque terriblement.
Elimane est parti, laissant une veuve, Assita, et quatre fils à qui le groupe Jeune Afrique présente ses plus sincères condoléances. Il a été enterré à Diourbel, chez les siens, avec sa famille. Mais connaissant Elimane, je sais qu’il garde un Âil sur nous et « veille au grain ». Comme d’habitude. Merci PapaÂ

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