CAN : Janny Sikazwe, un arbitre à la limite du carton rouge

Officiellement victime d’une insolation, le Zambien a eu une attitude très étrange lors de la fin du match Mali-Tunisie (1-0), le 12 janvier. Une nouvelle polémique dans un parcours qui en compte déjà plusieurs.

L’arbitre zambien, à la fin du match Tunisie-Mali, le 12 janvier. © MOHAMED ABD EL GHANY/REUTERS

L’arbitre zambien, à la fin du match Tunisie-Mali, le 12 janvier. © MOHAMED ABD EL GHANY/REUTERS

Alexis Billebault

Publié le 15 janvier 2022 Lecture : 3 minutes.

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Pour la Confédération africaine de football (CAF), l’affaire est close. L’instance a rejeté la requête de la Tunisie et a homologué la victoire du Mali, obtenue après une fin de partie théâtrale. L’arbitre zambien, Janny Sikazwe, avait en effet sifflé la fin du match, alors que le temps règlementaire n’était pas atteint. Le quatrième arbitre s’apprêtait même à brandir le panneau d’affichage qui devait annoncer la durée du temps additionnel.

Cinq minutes plus tôt, visiblement pressé d’en finir, Janny avait déjà mis un terme à la rencontre, avant de se raviser, face aux protestations des Tunisiens. Mais ceux-ci ont eu beau s’insurger – à juste titre – de la décision de l’arbitre, celui-ci est resté droit dans ses bottes, alors que les Maliens, se tenant prudemment à l’écart, savouraient leur victoire.

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Curieusement, ni les assistants de Sikazwe ni les délégués du match n’ont bronché, laissant le Zambien mettre un terme à la rencontre sans même tenter de l’avertir de l’énormité de sa décision. Mais le plus cocasse restait à venir : alors que les deux équipes avaient regagné les vestiaires depuis plus de vingt minutes et que certains joueurs répondaient déjà à la presse, le quatrième arbitre a demandé aux vingt-deux acteurs de revenir sur la pelouse afin de disputer les dernières secondes du temps réglementaire, ainsi que le temps additionnel.

Les Maliens ont accepté, au contraire des Tunisiens. Janny Sikazwe avait, quant à lui, été conduit à l’hôpital de Limbé, après avoir été victime, selon la version officielle, d’une « insolation ».

Soupçonné dans deux dossiers

S’il semble peu probable qu’il dirige d’autres matchs lors de la CAN, le Zambien a ajouté une ligne à un pedigree pas toujours des plus clinquants. Il a certes été retenu pour les CAN 2013, 2015 et 2019, pour plusieurs phases finales de Championnat d’Afrique des nations (Chan), ainsi que pour la Coupe du monde 2018 en Russie. Il est même considéré comme l’un des meilleurs arbitres du continent. Reste que son nom est apparu deux fois dans des dossiers ayant fait couler beaucoup d’encre. Ainsi, en 2013, lors du barrage aller qualificatif pour la Coupe du monde 2014 entre le Burkina Faso et l’Algérie à Ouagadougou, il avait accordé deux penalties litigieux aux Étalons, qui s’étaient imposés 3-2, avant d’être éliminés au match retour (0-1).

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Plus récemment, en octobre 2018,  Janny Sikazwe s’était une nouvelle fois illustré lors de la demi-finale retour de Ligue des champions entre les Tunisiens de l’Espérance Tunis et les Angolais de Primeiro de Agosto. Vainqueur (1-0) au match aller, les Lusophones s’étaient finalement inclinés (2-4)… Non sans avoir reproché à l’arbitre de leur avoir refusé un but parfaitement valable, à dix minutes de la fin, alors que leurs adversaires ne menaient que 3-2 et se retrouvaient virtuellement éliminés. Soupçonné de corruption par les Angolais, Sikazwe avait fait l’objet d’une enquête de la CAF, finalement classée sans suite. Un an plus tard, l’Espérance avait récusé l’arbitre zambien avant un match de Ligue des champions, afin d’éviter tout soupçon de favoritisme !

Sa présence dans la liste des arbitres retenus pour la CAN 2021 n’avait pourtant pas soulevé la moindre polémique. Le Seychellois Eddy Maillot, un ancien directeur de jeu désormais en charge de l’arbitrage à la CAF, avait rappelé les critères de sélection. « Ils ont été choisis en fonction de leur expérience, de leurs compétences et de leur état  de forme. Seuls les meilleurs officieront. » Après sa prestation du 12 janvier, Janny Sikazwe devrait avoir tout le temps nécessaire pour se remettre de son insolation.

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