Petits pas turcs
Recep Tayyip Erdogan annonce la réouverture prochaine des négociations entre Tel-Aviv et Damas sur le Golan.
La discrète médiation entre Tel-Aviv et Damas que mène depuis plus d’une année la diplomatie turque serait-elle en train de porter ses fruits ? C’est en tout cas ce que laissent penser les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui, à l’issue d’une visite de quelques heures, le 26 avril, dans la capitale syrienne, où il a eu des entretiens avec le président Bachar al-Assad, a déclaré que des négociations sur la restitution du plateau du Golan, occupé par l’État hébreu depuis juin 1967, doivent se tenir dans les semaines à venir.
Le jour même, le Premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a confirmé qu’Israël était prêt à « cette douloureuse concession » et qu’il était disposé à rencontrer le président Assad. Bloqué depuis le gel, en 2000, des pourparlers de Wye Plantation, le processus de paix israélo-syrien semble avoir été relancé par l’initiative turque. Selon le quotidien israélien Haaretz, Olmert a désigné son conseiller diplomatique, Yoram Turbowicz, pour mener ces discussions. Quant à Bachar al-Assad, il aurait fait appel au cardiologue Samir Taqi, un conseiller écouté de feu Hafez al-Assad. Samir Taqi devrait être associé au conseiller juridique du ministre des Affaires étrangères. Prudent, le chef de la diplomatie d’Ankara, Ali Babacan, ne verse pas dans le triomphalisme : « Nous sommes encore au début d’un long processus car tous les obstacles n’ont pas encore été levés. » La nature de ces obstacles ? Les conditions que posent les deux parties. La restitution du Golan contre la paix, que proposent les Syriens, est insuffisante aux yeux des Israéliens, qui exigent de Damas qu’il remette en cause ses alliances avec Téhéran et le Hezbollah. Dans une interview accordée le 29 avril à Al-Jazira, Samir Taqi a sèchement répliqué : « Il serait naïf de croire que nous pourrions, sur la base d’une simple promesse de restitution, bouleverser nos alliances stratégiques. » Ambiance Autre handicap pour Ehoud Olmert : il devra prendre en compte des considérations de politique intérieure. Le leader du Likoud, Benyamin Netanyahou, a d’ores et déjà déclaré que la restitution du Golan, seul territoire arabe occupé à avoir été annexé (relevant donc d’une disposition prise par la Knesset), serait « une concession suicidaire ». Par ailleurs, selon un sondage publié par le quotidien Yediot Aharonot, moins d’un Israélien sur trois approuverait un retrait de l’État hébreu du plateau du Golan, une des principales sources d’approvisionnement d’Israël en eau.
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