Olivier Clément Cacoub, « l’architecte du soleil »

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 2 minutes.

« Je suis l’architecte du soleil, disait-il de lui-même. Je fais de l’architecture comme on fait des gestes. » Bâtisseur prolifique et homme d’affaires avisé, Olivier Clément Cacoub, décédé le 27 avril à Paris à l’âge de 88 ans, aura marqué de son empreinte l’Afrique des palais présidentiels et des grands bâtiments publics, dont il fut longtemps l’un des réalisateurs favoris. Né en 1920 à Tunis, premier grand prix de Rome en 1953, cet homme charmeur, ami des grands et des puissants, intime de Jacques Chirac et chasseur hors pair de gros contrats, était à ce point sûr de son talent qu’il n’hésita pas à attaquer en justice certains de ses confrères pour qui ses Âuvres étaient des « catastrophes urbaines ». En réalité, s’il existe un archétype des grands architectes qui ont inscrit leur nom sur le paysage officiel des années 1970-1990, c’est bien Olivier Clément Cacoub. Malin, intuitif, talentueux, éminemment relationnel, on lui doit de multiples réalisations en France (à Paris, Nice, Cannes, Grenoble), en Russie et jusqu’à Tahiti. Mais c’est surtout en Afrique que Cacoub a donné toute sa mesure – et parfois sa démesure, aux yeux de ceux qui lui reprochèrent de bâtir trop grand et trop coûteux pour des despotes dont l’ego succombait à ses projets.
En Tunisie, que cet enfant de la communauté juive tenait pour sa seconde patrie, la liste est longue : palais présidentiels de Carthage et de Skanès, Palais des congrès, Cité olympique et aménagement des Berges du lac à Tunis, hôtels, sièges de banques, mausolée de Bourguiba à Monastir, etc. Ami de Mobutu, d’Houphouët, d’Ahidjo et de Biya, Olivier Clément Cacoub a construit les palais de Gbadolite, de Yamoussoukro et de Yaoundé, ainsi que des dizaines de ministères, de banques et d’hôtels, de Dakar à Brazzaville. Père de quatre enfants (quatre fils) auxquels il lègue un cabinet encore florissant, « OCC » a été porté en terre le 30 avril au cimetière du Montparnasse à Paris. Au sein de la petite foule présente pour le dernier hommage, on pouvait distinguer, cet après-midi-là, outre quelques ambassadeurs africains, une Bernadette Chirac manifestement très émue.

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