Les dessous d’une nomination
La désignation par le roi Mohammed VI, le 29 avril, de Moulay Hafid Benhachem, 72 ans, comme délégué général de l’Administration pénitentiaire marocaine – l’intéressé a fait toute sa carrière au ministère de l’Intérieur sous le règne de Driss Basri et a dirigé la Sûreté nationale de 1997 à 2003 – est à l’évidence la réponse du pouvoir à l’évasion spectaculaire, le 7 avril, de neuf djihadistes de la prison de Kénitra. Condamnés à de lourdes peines allant de vingt ans de réclusion à la peine de mort, ils avaient pu emprunter un tunnel qui débouchait dans le jardin du directeur de l’établissement. Depuis la répression qui a suivi les attentats de 2003, le nombre des islamistes incarcérés dans le royaume s’est considérablement accru et avoisine aujourd’hui le millier. Avec un seul gardien pour onze détenus, ces hommes aguerris et déterminés font la loi dans certaines prisons. Ces derniers mois, les responsables de la sécurité ne cachaient pas leurs préoccupations au sujet de l’« islamisation » de la population carcérale, et certains avaient recommandé que la gestion des prisons soit transférée au ministère de l’Intérieur. Une telle réorganisation, jugée peu compatible avec un État de droit, avait été écartée. La désignation de Benhachem reprend de fait cette solution.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- La justice sénégalaise fait reporter l’inhumation de Mamadou Moustapha Ba, évoquan...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Les sextapes de Bello font le buzz au-delà de la Guinée équatoriale