Les dessous d’une nomination

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 1 minute.

La désignation par le roi Mohammed VI, le 29 avril, de Moulay Hafid Benhachem, 72 ans, comme délégué général de l’Administration pénitentiaire marocaine – l’intéressé a fait toute sa carrière au ministère de l’Intérieur sous le règne de Driss Basri et a dirigé la Sûreté nationale de 1997 à 2003 – est à l’évidence la réponse du pouvoir à l’évasion spectaculaire, le 7 avril, de neuf djihadistes de la prison de Kénitra. Condamnés à de lourdes peines allant de vingt ans de réclusion à la peine de mort, ils avaient pu emprunter un tunnel qui débouchait dans le jardin du directeur de l’établissement. Depuis la répression qui a suivi les attentats de 2003, le nombre des islamistes incarcérés dans le royaume s’est considérablement accru et avoisine aujourd’hui le millier. Avec un seul gardien pour onze détenus, ces hommes aguerris et déterminés font la loi dans certaines prisons. Ces derniers mois, les responsables de la sécurité ne cachaient pas leurs préoccupations au sujet de l’« islamisation » de la population carcérale, et certains avaient recommandé que la gestion des prisons soit transférée au ministère de l’Intérieur. Une telle réorganisation, jugée peu compatible avec un État de droit, avait été écartée. La désignation de Benhachem reprend de fait cette solution.

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