L’armée, les islamistes, la démocratie et moi
Un an après son investiture, le chef de l’État mauritanien fait le bilan de son action. Entre satisfactions et frustrations, il revient sur le lent apprentissage de la démocratie dans un pays longtemps dirigé par les militaires. Interview exclusive.
Investi le 19 avril 2007 après avoir été élu président de la Mauritanie avec 52,85 % des suffrages exprimés, Sidi Ould Cheikh Abdallahi aura vécu une première année pénible. Élu en toute transparence à la tête de l’État, après les vingt-neuf années que la Mauritanie avait passées sous un pouvoir militaire, il avait pour principal objectif d’installer la démocratie et de renforcer l’unité nationale. L’euphorie aura été de courte durée. Flambée des cours mondiaux des hydrocarbures conjuguée à la chute de la production nationale, crise alimentaire, multiplication d’actions terroristes qui ont considérablement terni l’image du pays Autant de difficultés supplémentaires pour un chef d’État déjà confronté à l’impatience d’une population dont les espérances sont proportionnelles aux souffrances qu’elle a endurées sous le régime de Maaouiya Ould Taya.
« Sidi », comme l’appellent ses compatriotes, est né en 1938 à Aleg, dans la région du Brakna, au sud-est de Nouakchott. Il appartient à une famille maraboutique influente, membre de la confrérie tidjane. Ses études le mènent en France, où il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en économie. Quand il rentre au pays, en 1968, la Mauritanie de Mokhtar Ould Daddah a le plus urgent besoin de cadres. Son ascension est fulgurante. Dès 1971, à l’âge de 33 ans, il fait son entrée au gouvernement : il sera successivement ministre du Développement industriel, de la Planification, de l’Économie, du Développement rural. Jusqu’au coup d’État du 10 juillet 1978, qui emporta le régime Ould Daddah. Quand les militaires prennent le pouvoir, tout bascule : séjour en prison, libération puis installation dans un quartier populaire de Nouakchott. Il n’a plus de travail, doit faire appel à la solidarité de ses proches. En 1982, il décide de s’exiler au Koweït, où il occupe un poste de conseiller économique au Fonds koweïtien pour le développement. La vie redevient confortable, mais il a le mal du pays. Quand, en 1984, le colonel Maaouiya Ould Taya renverse Mohamed Kouna Ould Haïdalla, il accepte de rentrer à Nouakchott. Il se verra confier les ministères de l’Hydraulique, puis celui des Pêches – un secteur stratégique de l’économie mauritanienne. En 1987, nouvelle épreuve : il est limogé et placé en résidence surveillée à la suite d’une affaire jamais élucidée. Il avait entrepris de nettoyer ce milieu notoirement corrompu. Il a certainement dû se heurter à quelques « gros poissons »Â En 1989, il retourne au fonds koweïtien qui le dépêche auprès du gouvernement du Niger, à Niamey, où il coule, jusqu’en 2003, des jours paisibles avant de rentrer à Nouakchott. Après le « putsch de velours » qui, le 3 août 2005, met fin au régime d’Ould Taya, il envisage son retour en politique. Il sera le premier, en juillet 2006, à annoncer sa candidature à la présidentielle.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi nous a reçu dans son bureau du Palais présidentiel de Nouakchott, en présence de Mohamed Ould Amajar, son directeur de cabinet, et de Idoumou Ould Mohamed Lemine, conseiller du chef de l’État. Sa voix est douce, son débit mesuré. Il fait montre d’une extrême courtoisie. L’entretien qu’il nous a accordé révèle un démocrate convaincu. Trop, au goût de ses détracteurs, qui voient en lui un faible qui ne tient pas avec la fermeté requise les rênes d’un pays aux équilibres fragiles. Il s’explique avec franchise – voire avec un soupçon de naïve-?té -, persuadé que la voie empruntée portera bientôt ses fruits. Peu enclin à livrer le fond de sa pensée sur Maaouiya Ould Taya – par peur que ses propos soient mal interprétés voire utilisés, nous a-t-il expliqué -, sur les relations avec Israël ou sur ses rapports avec Ely Ould Mohamed Vall et les militaires, Sidi Ould Cheikh Abdallahi sait que son style et sa méthode déroutent. Erreur de casting pour les uns, question de temps pour les autres : l’avenir dira s’il a les épaules assez larges pour diriger la Mauritanie. Lui, en tout cas, n’en doute pas.
Jeune afrique : Il y a un peu plus d’un an, au lendemain de votre investiture, vous annonciez un « changement profond basé sur la démocratisation du pays et l’unité nationale ». Promesse tenue ?
Sidi Ould Cheikh Abdallahi : Je crois. Concernant la démocratisation, les deux Chambres du Parlement jouent désormais un vrai rôle, dans la transparence la plus totale. Les débats sont d’ailleurs retransmis à la télévision. La justice fonctionne de manière totalement indépendante, la presse n’a été l’objet d’aucune censure et nous avons procédé à la libéralisation des ondes. Les libertés individuelles sont garanties. Quant à l’unité nationale, nous avons tenu nos engagements. Dès le mois de juin dernier, nous avons organisé le retour des réfugiés négro-mauritaniens [qui avaient fui le pays à la suite des tragiques événements d’avril 1989 marqués par les affrontements entre cette communauté et les Maures, NDLR]. Plus de 2 400 d’entre eux sont rentrés et le processus se poursuit. Enfin, nous avons promulgué une loi criminalisant l’esclavage, dont notre pays a beaucoup souffert. Nous sommes fermement décidés à l’appliquer.
Votre première année à la tête de l’État a été marquée par les difficultés : dramatique hausse des prix et mécontentement de la population, faible pluviosité, actes terroristes, désillusion pétrolièreÂ
Il me semble que nous avons plutôt bien géré tous ces événements. Malgré la mauvaise conjoncture, notre taux de croissance hors pétrole – qui traduit plus fidèlement les efforts d’un pays comme le nôtre – a été de 5,5 % en 2007. Nous avons tenu le coup et assuré une saine gestion de nos finances publiques. Notamment grâce à de considérables efforts en matière de recouvrement des recettes fiscales et à la limitation des dépenses publiques, malgré une forte pression sociale. Ce qui ne nous a pas empêchés de répondre, de manière raisonnable, aux besoins de la population. Je constate cependant que l’on présente souvent la situation de la Mauritanie de manière plus négative qu’elle ne l’est en réalité. Avec tout ce que nous avons vécu au cours de cette année, je trouve que nous nous en sortons plutôt bien. Nous avons, en tout cas, fait le maximum dans un contexte extrêmement difficile et sur lequel nous avions peu de prise. Je comprends l’impatience des Mauritaniens, qui ont beaucoup souffert. Mais le développement ne se fait pas d’un coup de baguette magique.
Certains vous reprochent deux erreurs majeures. La première : avoir fait table rase de l’administration en place, qui maîtrisait les dossiers, et avoir ainsi perdu du temps dans la mise en place des réformes. La seconde : avoir sous-estimé la menace terroriste. Que leur répondez-vous ?
Il faut relativiser. Je me suis retrouvé au lendemain des élections avec la majorité du personnel politique de ce pays qui n’appartenait à aucun parti. La plupart des membres du parti d’Ould Taya, le Parti républicain démocratique et social (PRDS), avaient quitté ce dernier pour se déclarer « indépendants ». Ceux qui ont critiqué l’aspect technocratique et l’absence de teinte politique de mon gouvernement n’ont pas compris que je ne pouvais faire autrement. Les indépendants ne représentent qu’eux-mêmes et leur nomination à tel ou tel poste n’engage personne d’autre. Quant à l’administration, nous n’avons quasiment pas touché à ceux que nous avons trouvés en place. Surtout quand ils appartenaient à l’opposition. (Rires)
Et votre perception de la menace terroriste ?
Ces accusations rejoignent celles relatives à ma prétendue faiblesse vis-à-vis des islamistes. Je voudrais préciser une chose fondamentale. Quand nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons trouvé des gens qui croupissaient en prison depuis plus de deux ans sans avoir été jugés. Ce n’était pas acceptable. Nous avons exigé leur jugement, comme dans tout système démocratique. Certains d’entre eux ont été condamnés à des peines légères. J’en ai été très malheureux, parce que je détenais des informations qui démontraient leur dangerosité. Mais on ne peut vouloir la démocratie et en écarter les principes à la première occasion. Nous avons réagi de la seule manière possible dans ce cadre en faisant appel de ces condamnations. Ensuite, les juges font leur travail, en leur âme et conscience, et la justice est souveraine.
De la même manière, j’ai autorisé le parti islamiste de Jamil Ould Mansour – un parti modéré et dans l’opposition, faut-il le rappeler – parce qu’il ne me semble pas concevable d’interdire à ses membres de faire de la politique tant que cela s’inscrit dans le cadre prévu par la loi. On me l’a beaucoup reproché, mais je pense que ce parti peut nous aider à lutter contre le terrorisme et l’intégrisme.
Aux yeux de beaucoup d’Occidentaux, la Mauritanie devient un pays islamiste. Outre les événements dont nous venons de parler, il y a également eu le retour au week-end musulman, la fermeture d’un certain nombre de discothèques ou de bars, les restrictions de vente d’alcoolÂ
Vous pouvez ajouter la construction d’une mosquée dans l’enceinte du Palais présidentiel (rires)Â Tout cela est caricatural. Le retour au week-end musulman correspond à une demande sociale. Pourquoi s’étonne-t-on que les gens ne travaillent pas le vendredi, principal jour de prière, dans un pays musulman ? J’ajoute que cela n’empêche pas la Mauritanie de fonctionner. Quant à la mosquée du Palais, je ne vais pas me justifier de prier, tout de même ! Pour des raisons évidentes, c’est plus pratique que de me rendre à la grande mosquée. Et comme nous hébergeons régulièrement dans cette enceinte des dirigeants musulmans en visite, c’est aussi plus simple pour eux. Il ne faut pas chercher plus loin. Quant à l’alcool, aucune décision n’a été prise par le gouvernement pour en interdire la vente. La réalité, c’est qu’il s’agit d’un phénomène cyclique chez nous. Parfois, la consommation d’alcool en public dérange. Les gens sont alors, d’eux-mêmes, plus vigilants.
Aucun regret, donc ?
Vis-à-vis du respect de mes idéaux et de mon programme, non, je n’ai pas de regrets. Par contre, je dois reconnaître qu’au lendemain de mon élection je ne connaissais pas la réalité de mon pays aussi bien qu’aujourd’hui. J’ai appris que nombre de mes compatriotes souhaitent la démocratie dans certains cas, pas dans d’autres. Ils ont voulu un changement profond mais, dans leur vie quotidienne, ils font tout pour que rien ne change. Ils veulent la liberté, mais s’étonnent encore qu’on autorise des manifestations. Ils prennent cela pour de la faiblesse. J’ai sous-estimé ces difficultés.
Pour certains, justement, démocratie rime avec faiblesseÂ
Cela fait partie de l’apprentissage démocratique. Les Mauritaniens ne sont pas toujours conscients du fait que la démocratie a un prix. Cela signifie qu’il faut parfois laisser faire des choses avec lesquelles on n’est pas d’accord. Certains pensent que la liberté se mérite, qu’elle ne concerne pas tout le monde. Les uns y ont droit, les autres, il faut leur taper dessus. Je ne suis pas d’accord avec cette vision. Il y a des règles, elles sont valables pour tous.
La rumeur évoque avec insistance un remaniement ministériel. Allez-vous procéder à des changements au sein du gouvernement ?
Ainsi va la vie politique mauritanienne. Pas une semaine ne s’écoule sans que de telles rumeurs se propagent. Et cela ne date pas d’aujourd’hui.
Vous ne répondez pas à la questionÂ
Vous verrez bien. Mais rien ne nous empêche, un an après, de procéder à quelques retouchesÂ
Selon vous, de quoi la Mauritanie a-t-elle le plus besoin aujourd’hui ?
De développement. Le seul danger qui peut menacer notre démocratie serait de ne pas en tenir compte.
Quel regard portez-vous a posteriori sur la période de transition menée par les militaires ?
Ils ont achevé leur mission qui consistait à organiser des élections transparentes, pour la première fois dans l’histoire de ce pays. Et ils ont tenu tous leurs engagements.
La rumeur veut qu’un certain nombre de ses membres, et plus particulièrement le colonel Ould Abdel Aziz, tire encore les ficelles dans l’ombreÂ
Cela me surprend toujours que l’on puisse considérer ce genre de rumeurs comme sérieuses. Ou alors il faudrait que l’on me dise, parmi les mesures que nous avons prises depuis un an, lesquelles auraient été dictées par le colonel Ould Abdel Aziz – qui est aujourd’hui mon chef d’état-major particulier – ou par un autre. Ce n’est pas sérieux. Je note que ce thème avait déjà été utilisé par l’opposition lors de la campagne présidentielle. Elle continue, c’est tout.
Vous êtes le premier civil chef d’État depuis Mokhtar Ould Daddah [victime d’un coup d’État en 1978, NDLR]. L’armée peut-elle un jour revenir au pouvoir ?
Je n’en sais rien. Par contre, ce que je peux vous dire c’est que depuis que je suis ici, l’armée joue son rôle d’institution républicaine de manière exemplaire.
Pourquoi avoir créé le Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD), parti de la majorité présidentielle ?
Pour les mêmes raisons que celles que j’ai évoquées tout à l’heure. Il fallait fixer politiquement les indépendants, majoritaires au Parlement. Comme la plupart d’entre eux m’avaient soutenu pendant la présidentielle, ils pouvaient donc se retrouver au sein d’une formation qui soutienne le gouvernement et notre programme.
Vos détracteurs, ainsi que le président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir [qui a soutenu la candidature de Sidi Ould Cheikh Abdallahi à la présidentielle d’avril 2007, NDLR], y ont vu le retour du parti-ÉtatÂ
En grande partie parce que le président du PNDD est le ministre-secrétaire général de la présidence, Yahya Ould Ahmed el-Waghf. Ils craignent certainement que ce parti, qui n’est pas le mien, utilise les moyens de l’État. Mais je peux vous certifier que pas un seul ougiya ne sort des caisses de l’État à son profit.
Quels sont vos rapports avec les partis de l’opposition ?
Ils sont très étroits et courtois. Dès mon élection, j’ai discuté avec Ahmed Ould Daddah [président du Rassemblement des forces démocratiques, et leader de l’opposition, NDLR]. Je lui ai exposé mes projets et ma méthode. Il est le chef de l’opposition, il jouit d’un statut, et l’État met à sa disposition des moyens. Il occupe même le quatrième rang protocolaire de l’État. Nous nous rencontrons, comme les textes le prévoient, tous les trois mois, pour débattre des grands sujets qui concernent la Mauritanie. Je reçois toujours les membres de l’opposition quand ils demandent à me voir. Nous discutons, même si je ne suis pas persuadé que ce dialogue soit très utile. Certains préfèrent souvent camper sur leurs positions, par principe plutôt que par conviction.
Dans le cadre du règlement du passif humanitaire, un de vos engagements lors de la campagne présidentielle consistait à régler la question des victimes de tortures et d’exactions sous le régime de Maaouiya Ould Taya. Où en est-on ?
Nous avons organisé des journées de concertation nationale. Cela a abouti à la décision de mettre en place une commission, composée de membres du gouvernement, du président de la Commission des droits de l’homme, des chefs d’état-major des forces de sécurité ainsi que de cinq personnalités de la société civile. Le choix de ces dernières est encore en cours de discussion, car il est impératif qu’il soit consensuel.
Cette commission aura-t-elle la capacité d’engager des poursuites judiciaires ?
Non, il n’est pas question de cela. Il faut venir en aide aux victimes, mais préserver la Mauritanie de tout conflit.
Quel bilan faites-vous de l’ère Ould Taya ?
(Long silence). Tout ce que je peux vous dire c’est que nous devons assumer cette période et répondre aux attentes d’une population qui a voulu tourner cette page.
Entretenez-vous des contacts avec lui ?
Non.
Il vit en exil au Qatar. Son retour en Mauritanie est-il envisageable ?
La question se posera quand il en exprimera l’envie.
Mais s’il en émettait le souhait, quelle serait votre position ?
Qu’il se prononce d’abord, je vous répondrai ensuiteÂ
Faut-il le juger ?
Franchement, la question ne se pose pas. Pas à mon gouvernement en tout cas.
Comptez-vous revenir sur la reconnaissance d’Israël, imposée par Ould Taya en 1999 ?
Non. Pas pour le moment.
Quelles relations entretenez-vous avec l’Algérie et le Maroc ? La Mauritanie n’est-elle pas contrainte à un périlleux exercice d’équilibrisme ?
S’il s’agit pour nous, comme vous le dites, d’équilibrisme, alors c’est réussi ! Nous entretenons d’excellentes relations avec nos deux voisins.
Le dossier du Sahara occidental empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc depuis plus de trente ans. Quelle est la position de la Mauritanie ?
Elle est claire : nous nous en remettons à l’arbitrage des Nations unies.
À ce propos, le représentant du secrétaire général de l’ONU, Peter Van Walsum, a déclaré récemment qu’un Sahara indépendant n’était pas une proposition réaliste. Comment réagissez-vous ?
J’ai pris note de ces déclarations et j’en tiens compteÂ
Vous intéressez-vous à l’élection présidentielle américaine ?
Évidemment. Je peux même dire que je suis rassuré par le déroulement des primaires démocrates. Une femme et un Noir se disputent une place en finale, si je puis dire. C’est une révolution !
Comment envisagez-vous vos relations avec la France ?
Elles sont très bonnes et le resteront. Le président Sarkozy, lors de notre rencontre en octobre dernier, a manifesté un appui indéfectible à notre expérience démocratique. La France nous soutient. Plus d’ailleurs que ce que nous attendions d’elle. Elle a même tenu à nous associer à son projet d’Union pour la Méditerranée, avec lequel nous sommes d’accord. Même si nous attendons une définition plus précise de ses contours.
Vous avez donc digéré l’épisode de l’annulation du rallye Paris-Dakar ?
Oui, même si j’ai regretté la médiatisation qui a été faite autour de cette affaire et qui a terni l’image de mon pays. Mais ce genre de chose arrive, malheureusement.
Mouammar Kadhafi avait qualifié, en mars 2007, les Mauritaniens de « Bédouins pauvres et fatigués » et raillé le système démocratique du pays mis en place « sous la pression occidentale ». La nature de vos relations semble démontrer que vous n’êtes pas rancunierÂ
Vous avez bonne mémoire Un peu trop ! Sérieusement, Kadhafi a toujours été attaché à mon pays et, surtout, à ses valeurs. Il a connu, disons, des difficultés avec quelques dirigeants mauritaniens. Nous nous voyons régulièrement et ces problèmes sont dépassés. Je dirais même que nos relations sont excellentes. Mais il est vrai que nous partons de loin.
Jean Ping vient de succéder à Alpha Oumar Konaré à la tête de la Commission de l’Union africaine. Qu’attendez-vous de lui ?
Tout simplement qu’il règle les problèmes soulevés par le président Konaré. Si nous voulons cette unité africaine, il faut s’en donner les moyens.
Quel personnalité vous a le plus marqué ?
Mokhtar Ould Daddah
Le pouvoir grise, dit-on. C’est comme une ivresse, une drogue. Avez-vous changé à son contact ?
Franchement, cette drogue dont vous parlez n’agit pas sur moi. Par contre, je suis beaucoup plus sujet au stress !
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