Diourbel, la fin du voyage

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Elimane Fall aura eu les obsèques qu’il voulait. Populaires, débarrassées des contingences officielles qu’il avait en sainte horreur. Seule la sirène du motard qui précédait le convoi funèbre pour l’aider à sortir de Dakar, si encombré, a dû l’agacer.
Plutôt qu’à Nioro, sa ville natale, il a tenu a être enterré à Diourbel, aux côtes de sa mère. Son frère aîné, Pape, ne savait plus quoi faire de sa douleur : répondre aux compassions, organiser l’interminable ralliement au domicile familial, ou tenter de consoler Issa, l’inconsolable fils aîné d’Elimane.
Les funérailles ont eu lieu, le 2 mai, à l’issue de la grande prière du vendredi. Jour où, pour les musulmans, les portes du paradis sont grandes ouvertes.
Assurément, Elimane aura apprécié sa cérémonie. Lui qui se disait un « talibé perpétuel » a quitté, ceint de son seul linceul, le cercueil dans lequel il voyageait depuis l’hôpital parisien de Bichat. Il a pris possession de sa dernière demeure, là, dans sa terre natale, alors qu’une vingtaine de talibés faisaient pleurer la foule en récitant « el Bourda », les prières qui servent de fond sonore aux enterrements musulmans. La terre de Diourbel n’a d’autre choix que de lui être légère.

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