Des intérêts bien compris

Publié le 5 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Mahmoud Ahmadinejad a effectué, les 28 et 29 avril, une tournée éclair au Pakistan (trois heures), au Sri Lanka (deux jours) et en Inde (une dizaine d’heures à peine !). Si le président iranien a signé plusieurs accords à Colombo, la moisson des contrats a été pauvre lors des escales indienne et pakistanaise. À Islamabad et à New Delhi, il a surtout été question de la construction d’un gazoduc entre l’Iran et l’Inde via le Pakistan. Coût du projet : 7,5 milliards de dollars. L’Inde, dont les besoins énergétiques n’ont cessé de croître, n’hésite plus à courtiser l’Iran, quitte à froisser son allié américain, qui lui demandait de faire pression sur Ahmadinejad pour qu’il mette fin à son programme nucléaire. « L’Inde et l’Iran sont deux anciennes civilisations qui se connaissent depuis des siècles. Elles n’ont pas besoin de conseils pour la conduite de leurs relations bilatérales futures », a déclaré le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères. Cette défiance vis-à-vis de Washington fera-t-elle oublier aux Iraniens que les Indiens ont voté en faveur des sanctions contre la République islamique au Conseil de sécurité ? Toujours est-il que l’Inde ne peut pas se permettre de boycotter l’Iran, qui représente sa deuxième source d’approvisionnement en pétrole, juste derrière l’Arabie saoudite. New Delhi et Téhéran ont décidé de porter à 30 milliards de dollars le montant de leurs échanges commerciaux au cours des prochaines années. L’Inde a également besoin de la bénédiction iranienne pour reprendre pied en Afghanistan, d’où elle avait été évincée par le Pakistan au lendemain du retrait soviétique.

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