Retour aux sources
Publié le 6 mai 2003 Lecture : 1 minute.
On a cru, à tort, qu’un club de football était une entreprise comme une autre, qu’il pouvait se gérer comme n’importe quelle PME. Il n’en est rien. À preuve, nombre de grands capitaines d’industrie ont injecté des sommes folles dans leurs clubs. La plupart du temps sans résultats autres que des dettes astronomiques. Deux clubs français, et pas des moindres, illustrent parfaitement cet échec : le Paris-Saint-Germain et l’Olympique de Marseille. L’équipe de la capitale accuse un déficit de plus de 200 millions d’euros. À tel point que son actionnaire majoritaire, Canal+, a longtemps réfléchi à un éventuel désengagement. D’autant que les sommes colossales allouées au recrutement (Okocha, Anelka, Ronaldinho…) n’ont pas eu les effets escomptés : aucun titre glané en cinq ans. À Marseille, la situation n’est guère plus reluisante. Robert Louis-Dreyfus, lui aussi actionnaire majoritaire, a englouti plus de 170 millions d’euros de sa fortune personnelle. Sans plus de résultats qu’à Paris. On a longtemps parlé marketing, introduction en Bourse, partenaires commerciaux, publicité, management, etc. On a oublié les notions de jeu, de formation et de spectacle.
L’Afrique, elle, n’a pas ce genre de problème. Elle a vécu la période faste de très loin, enlisée dans ses éternelles difficultés : financement, exode des joueurs (pillage ?), désorganisation et luttes intestines. Pourtant, c’est peut-être du continent que viendra le renouveau de ce sport. C’est lui qui organisera, en 2010, la dix-neuvième édition de la Coupe du monde. Une grande première qui suscite de nombreuses interrogations quant à la capacité des Africains à mettre en place un tel événement, mais qui permet aussi de rêver à un retour aux sources : du beau jeu, des stades pleins à craquer, une ferveur populaire indescriptible, une fête inédite sur le continent. On imagine déjà une finale à Casablanca, Tunis, le Caire, Lagos ou Johannesburg entre un grand d’Europe ou d’Amérique du Sud et une formation africaine. Loin du « foot-business » ? Réponse dans sept ans.
