On achève bien les journalistes
Interpellés, arrêtés, agressés, voire assassinés, les professionnels de la presse ont de plus en plus de mal à exercer leur métier. Notamment sur le continent.
Publié le 5 mai 2003 Lecture : 1 minute.
Dans son rapport annuel de 2002, l’association Reporters sans frontières dénonce les atteintes toujours plus nombreuses à la liberté de la presse sur les cinq continents. Présenté à l’occasion de la XIIIe Journée mondiale de la Liberté de la presse, le 3 mai, le document dénombre vingt-cinq journalistes ou professionnels de la presse tués dans l’exercice de leurs fonctions ou pour leurs opinions dans cent cinquante-six pays. Les interpellations de journalistes ont augmenté de 40 % par rapport à 2001 et les agressions ou menaces à leur encontre ont presque doublé ! Premiers « prédateurs » des médias : les politiques.
En Afrique, quelque « cent quatre-vingts professionnels de la presse ont été, à un moment ou à un autre, privés de leur liberté », autant ont été menacés ou agressés, tandis que plus de quatre-vingts médias ont subi la censure. Seuls pays à respecter, dans une certaine mesure, la liberté de la presse : l’Afrique du Sud, le Bénin, le Botswana, le Cap-Vert, le Mali et Maurice. À l’inverse de la Corne de l’Afrique, qualifiée de « pire région » du continent pour les journalistes. L’inexistence de la presse privée érythréenne en est la parfaite illustration.
Longtemps citée comme modèle, l’Afrique australe accentue aussi la répression, Zimbabwe et Swaziland en tête. En revanche, en Angola, la fin de la guerre a eu des répercussions positives sur l’indépendance des médias.
Outre les pressions des régimes en place, la presse est en butte à une violence privée en Afrique subsaharienne : mouvements rebelles, groupes armés ou organisations confessionnelles, en particulier en République démocratique du Congo et au Nigeria, où, pour la première fois, une fatwa a été prononcée contre une journaliste.
