l’homme qui voulait détrôner les américains

Publié le 6 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Un verre de pastis à la main, une cigarette dans l’autre, et la plaisanterie aux bords des lèvres. Jacques Lévy de Prénovel n’a pas tout à fait l’air d’un businessman. Pourtant, s’il est un homme qui fait des affaires, et aux quatre coins du monde, c’est bien lui. Son truc ? Le partenariat. On peut dire aussi « médiation », ou encore « rapprochement des synergies ». En fait, c’est un peu tout cela à la fois. Et autre chose encore, puisqu’il est à la tête de sa propre entreprise, Tradimpex Inc., une société de droit américain dont les bureaux sont installés à Caracas et en Europe. Ce qui lui permet, par exemple, de vendre du pétrole russe au Venezuela. Un comble, quand on sait que ce pays en produit 3 millions de barils chaque jour. Mais ce qu’affectionne par-dessus tout ce natif de l’Hexagone, ce sont les grands et beaux projets, ceux qui mettent en oeuvre savoir-faire et technicité, diplomatie et gros investissements. Comme en 1978, au Zaïre, quand il dirigeait avec la société italienne Astaldi la construction du gigantesque barrage hydroélectrique d’Inga. Depuis, il ne s’est plus arrêté.
Son dernier projet en date repose sur une idée très africaine : la recherche d’un grand frère. « Au rythme auquel les compagnies américaines pompent le brut au large de Malabo, explique-t-il, il était devenu urgent de mettre en oeuvre de vraies synergies. » Projets en main, Jacques Lévy de Prénovel a donc oeuvré au rapprochement entre les dirigeants de PDVSA (son président Ali Rodriguez est un ami) et de nombreuses personnalités équatoguinéennes, parmi lesquelles Miguel Abia Biteo, président de la société Geogam, et Teodoro Biyogo Nsue Okome, ambassadeur de Guinée équatoriale à Washington. De leurs diverses rencontres sont nées une série de propositions qui ont reçu l’aval, en 2002, du vice-ministre vénézuélien des Mines et de l’Énergie, Bernardo Alvarez. Le 10 mai prochain, elles seront soumises au gouvernement de Guinée équatoriale et à son président Obiang Nguema.
Dans la foulée, évidemment, Jacques Lévy de Prénovel n’oublie pas ses intérêts. Il a d’ores et déjà créé trois nouvelles sociétés sur place, parmi lesquelles la Soginde, en partenariat avec ses puissants amis équatoguinéens. Elles interviendront dans les domaines de la construction, des installations portuaires et de la représentation d’entreprises. Ses projets d’hôtels (un premier à Malabo, suivi d’un autre à Bata) sont bien avancés, et sa participation dans la future usine d’ammoniaque (350 millions de dollars d’investissements au total), est assurée. Et comme rien n’est laissé au hasard, il s’occupe maintenant de mettre sur pied, toujours à Malabo, une banque d’affaires et une compagnie d’aviation.

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