Le temps des fractures
Le football africain bénéficie d’une bonne image grâce à la réussite d’une élite exilée. Mais le fossé se creuse entre le continent et le reste du monde.
Publié le 6 mai 2003 Lecture : 1 minute.
On peut dire qu’il n’y a plus un, mais deux footballs africains. Le premier, afro-africain, regroupe la masse des joueurs et des joueuses, amateurs ou non, pratiquant sur le continent. Le second, afro-européen, caractérise l’élite, installée principalement en Europe. En Afrique même, le développement inégal des infrastructures, des équipements et des structures d’encadrement et la disparité des performances ont creusé des fossés que l’on n’est pas près de combler. Une première fracture concerne les sélections nationales. Elle isole l’Afrique de l’Est, qui ne peut se prévaloir d’aucune victoire en Coupe d’Afrique des nations (CAN) depuis 1970 ni d’aucune qualification à la Coupe du monde. Une deuxième marque la différence de niveau entre le bloc Afrique du Nord plus Afrique du Sud, en haut du classement, et tous les autres. La troisième fracture est presque d’ordre géographique. Elle éloigne irrémédiablement le football insulaire – Cap-Vert, São Tomé e Príncipe, Seychelles, Comores, Maurice, voire Madagascar. Ces différents déséquilibres se retrouvent immanquablement au niveau des compétitions, qu’il s’agisse de leur organisation, de leur commercialisation ou de la couverture télévisuelle qui en est faite. Enfin, lors de la dernière élection à la présidence de la Fédération internationale de football association (Fifa), en mai 2002, il semble y avoir eu rupture entre les décideurs du football africain et les joueurs. Un certain nombre de ces derniers avaient alors soutenu la candidature du Suisse Joseph Blatter contre celle du Camerounais Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de football (CAF). Autant d’éléments qui, à l’issue d’une période riche en événements, servent à expliquer ce qui marche et ce qui ne marche pas dans le football africain.
