Le dégel

Au vu de la première visite officielle du président malgache à Paris, la brouille entre les deux pays pourrait n’être plus qu’un mauvais souvenir.

Publié le 5 mai 2003 Lecture : 1 minute.

«Il y a eu des problèmes, il y a des difficultés, nous ne voulons pas porter de jugement, mais aujourd’hui, nous avons un peu le sentiment que nous avons retrouvé une compréhension mutuelle. » Cette phrase, prononcée le 30 avril par Jacques Chirac, en présence de Marc Ravalomanana, résume à elle seule la tonalité de la première visite officielle en France du nouveau président de Madagascar. Confirmation du principal intéressé, qui a jugé que les relations entre les deux pays étaient maintenant « rétablies ». Reste à savoir jusqu’où.
Quoi qu’il en soit, Ravalomanana ne repart pas les mains vides. Le ministre français de l’Économie Francis Mer et son homologue malgache Benjamin Radavidson Andriamparany ont signé un accord financier pour le rééchelonnement de la dette publique de Madagascar vis-à-vis de Paris. Près de 50 millions d’euros de créances commerciales sont concernés par cet accord, qui entre dans le cadre de l’initiative de réduction de la dette des pays pauvres très endettés. Lorsque Madagascar remplira les critères fixés par les bailleurs de fonds, la France devrait procéder à une annulation complémentaire portant sur 350 millions d’euros.
Reste à savoir si, au-delà de ce coup de l’ardoise magique, le contentieux entre la Grande Île et son ancienne puissance coloniale est totalement apuré. Dans le camp des « ravalomaniaques », on fustige le paternalisme de Paris. Et l’on se souvient surtout qu’au cours de la crise politique qu’a traversée le pays en 2002, la France a soutenu jusqu’au bout l’ancien président Didier Ratsiraka, aujourd’hui réfugié à Neuilly-sur-Seine, en banlieue parisienne. Et que dans son sillage d’autres dignitaires ratsirakistes ont trouvé refuge en France. Si ces dissonances ont longtemps pollué les relations franco-malgaches, le pragmatisme semble aujourd’hui l’emporter. Du ministère de l’Équipement, où il a rencontré des professionnels du BTP, au petit déjeuner avec les patrons du Medef, Marc Ravalomanana a montré, en bon chef d’entreprise, qu’il privilégie les relations d’affaires aux querelles du passé.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires