L’Afrique prend son destin en main

Les quinze pays membres du Conseil de paix et de sécurité de l’UA se réuniront les 12 et 13 mai à Addis-Abeba pour étudier la mise en place d’une Force armée africaine prépositionnée.

Publié le 5 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Le sommet de l’Union africaine (UA) de Durban (juillet 2002) a adopté un protocole instituant un Conseil de paix et de sécurité, qui devrait être doté rapidement d’un comité d’état-major et d’une Force armée africaine prépositionnée (African Standby Force) pouvant intervenir rapidement dans le cadre d’opérations de rétablissement ou de consolidation de la paix. Les chefs d’état-major des quinze pays membres de ce Conseil doivent se réunir les 12 et 13 mai à Addis-Abeba, en Éthiopie, pour finaliser les textes qui seront ensuite soumis au sommet de l’UA à Maputo, au Mozambique, en juillet prochain. Ils disposeront pour ce faire d’un projet qui a été présenté les 14 et 15 avril à Addis-Abeba par quatre experts mandatés à cette fin par l’UA (un général australien à la retraite, ancien commandant des observateurs de l’ONU à Jérusalem, un colonel ghanéen à la retraite, qui a travaillé au centre de gestion des conflits de l’UA, deux fonctionnaires du département des opérations de maintien de la paix de l’ONU). Ce document d’information a été présenté pour avis à toutes les organisations sous-régionales africaines, aux différentes initiatives de soutien au maintien de la paix lancées ces dernières années par la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, aux attachés de défense des différentes ambassades installées à Addis-Abeba, etc.
L’hypothèse retenue est de pouvoir déployer rapidement une force composée de 65 à 18 000 hommes, selon plusieurs scénarios d’importance croissante : envoi, sous trente jours, de 65 à 98 observateurs en assistance à une mission politique de l’UA, de l’ONU, ou d’une organisation sous-régionale africaine ; déploiement, sous quatre-vingt-dix jours, d’une force de maintien de la paix composée d’une brigade interarmes de 3 000 hommes, auxquels s’ajouteraient des unités d’hélicoptères, de génie, de police, de santé, soit au total 4 300 hommes ; déploiement, sous quatre-vingt-dix jours, de plusieurs brigades interarmes (jusqu’à 4) dans le cadre d’une opération plus complexe ; enfin, en cas de menace urgente, déploiement, sous quatorze jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus, d’une force d’imposition de la paix pouvant aller jusqu’à 18 000 hommes.
Les délais pour la formation de cette force pourraient s’étaler sur plusieurs années, le temps pour les pays sélectionnés de former les unités nécessaires (pour les scénarios les plus ambitieux, les experts estiment que les forces prépositionnelles ne seraient pas prêtes avant 2010). Ce schéma laisse cependant de côté plusieurs aspects importants, voire essentiels : le financement ; la fourniture et l’entretien des équipements ; la standardisation des armements et des matériels ; l’autorité qui définira le mandat de chaque opération ; enfin, la définition de la chaîne de commandement au sein d’une force qui devra être aussi homogène que possible pour être efficace, mais qui sera forcément multinationale. La plupart des délégués préféreraient que la force africaine n’ait pas recours à des partenaires extérieurs, sauf éventuellement sur le plan financier. Par la même occasion, le Comité des chefs d’état-major pourrait être porté de 15 à 20 membres, de manière à englober des pays dont l’armée est plus réduite en nombre et à assurer une représentation plus équilibrée des cinq sous-régions du continent.

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