CAN – Sénégal : Édouard Mendy, un gardien de classe mondiale

Absent lors des deux premiers matchs de la compétition après avoir contracté le Covid-19, Édouard Mendy va retrouver sa place dans le but sénégalais ce 18 janvier face au Malawi. Un nouveau défi pour le « meilleur gardien de la planète ».

Édouard Mendy après le match de Premier League entre Chelsea et Liverpool à Stamford Bridge, le 2 janvier 2022 à Londres, en Angleterre. © Darren Walsh/Chelsea FC via Getty Images)

Édouard Mendy après le match de Premier League entre Chelsea et Liverpool à Stamford Bridge, le 2 janvier 2022 à Londres, en Angleterre. © Darren Walsh/Chelsea FC via Getty Images)

Alexis Billebault

Publié le 18 janvier 2022 Lecture : 3 minutes.

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« Pour gagner une CAN, il faut avoir un très bon gardien », répète souvent Claude Le Roy, champion d’Afrique en 1988 avec le Cameroun au Maroc (1-0 en finale contre le Nigeria). À l’époque, le gardien des Lions indomptables s’appelait Joseph-Antoine Bell, et c’était l’un des meilleurs spécialistes de ce poste dans les années quatre-vingt.

Cette année, le Sénégal, à qui il manque un titre continental pour intégrer le club des grands d’Afrique – et après deux finales perdues en 2002 et 2019 – peut s’appuyer sur Édouard Mendy, vainqueur de la Ligue des champions 2021 avec Chelsea. Le 17 janvier, il a d’ailleurs été élu meilleur gardien de la planète en 2021 à l’issue de la cérémonie The Best, organisée par la Fifa.

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Parcours erratique

Ce n’est pourtant qu’en 2016 que Mendy (29 ans), né au Havre d’une mère sénégalaise et d’un père bissau-guinéen, a signé son premier contrat professionnel, au Stade de Reims, alors en Ligue 2 française.

Auparavant, le gardien avait suivi un parcours erratique, après avoir quitté précocement le centre de formation du Havre, en 2006. Il s’était d’abord recyclé dans l’équipe des Municipaux de la ville, avant de rejoindre Cherbourg (National 1, soit l’équivalent de la troisième division), de passer par une période de chômage de quelques mois, envisageant même d’abandonner l’idée de devenir footballeur professionnel pour reprendre la gérance d’un magasin dans sa ville natale.

Les choses ont vraiment basculé quand un appel de l’Olympique de Marseille l’a fait déménager une nouvelle fois, pour devenir le quatrième gardien du club phocéen. Mais dans le sud de la France, Mendy ne joue qu’épisodiquement, et toujours en National 2.

Rennes le revendra à Chelsea en septembre 2020 pour 25 millions d’euros

Malgré ce quasi anonymat, Mendy est donc recruté par Reims, où il deviendra l’un des artisans du retour du club en Ligue 1 à l’issue de la saison 2018-2019. Un an plus tard, après une année aboutie en L1, celui qui est devenu un international sénégalais en novembre 2018 est transféré à Rennes, qui le revendra à Chelsea en septembre 2020 pour 25 millions d’euros.

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À la conquête de la Ligue des champions

« Je pense que Mendy s’est forgé un énorme mental lors de ces années où il a connu des moments très difficiles avant de devenir professionnel à Reims. Il a tellement galéré qu’il prend tout ce qui lui arrive désormais comme du bonus. Il profite, il progresse sereinement, et vous remarquerez que lorsqu’il prend un but, il ne s’affole jamais », note Oumar Diallo, l’ancien gardien de but des Lions de la Teranga, désormais formateur à l’académie Diambars.

Il y a clairement une certaine défiance par rapport aux gardiens africains

« Mendy a fait les bons choix dans sa carrière. Il a confiance en lui, et plus les objectifs sont élevés, plus il est à l’aise, car s’imposer dans un club comme Chelsea et largement contribuer à la conquête de la Ligue des champions, c’est très significatif. »

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Malgré ses excellents états de service à Chelsea ainsi qu’avec la sélection nationale sénégalaise, Mendy n’a pas été nominé parmi les 50 joueurs candidats au dernier Ballon d’or. « Ce n’est pas normal au regard de ses performances en 2021, notamment avec son club. Il y a clairement une certaine défiance par rapport aux gardiens africains, même s’ils évoluent dans les meilleures formations européennes. Je prends aussi l’exemple du Camerounais André Onana, qui avait réussi une superbe saison en 2018-2019, mais dont la valeur n’avait pas vraiment été mise en avant », poursuit Diallo.

Mendy, qui prend soin de se tenir à distance de toutes les polémiques, n’a jamais voulu commenter son absence de la liste des prétendants au Ballon d’or. « Il laisse dire et préfère s’exprimer sur le terrain », apprécie Diallo. « Le Sénégal a la chance de pouvoir compter sur lui. Il faut un grand gardien pour gagner une CAN, et Mendy en est un. »

Avec Mendy, Khalidou Koulibaly (Naples), Idrissa Gueye (Paris-SG) et Sadio Mané (Liverpool), Aliou Cissé, le sélectionneur des Lions de la Teranga, peut s’appuyer sur des joueurs de classe internationale. Reste à savoir si cela sera suffisant pour succéder à l’Algérie au palmarès de la CAN…

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