Escarmouches préélectorales

À six mois de l’échéance présidentielle… Algérie. Rien ne va plus entre Ali Benflis, dont les ambitions présidentielles ne sont plus un secret pour personne, et Abdelaziz Bouteflika. Du coup, la rumeur de son limogeage imminent va bon train.

Publié le 6 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

En dépit de la chaleur, accablante en cette dernière semaine du mois d’avril, la classe politique mauritanienne est sortie de sa torpeur. Deux événements sont à l’origine de ce réveil brutal. Le premier est la visite, les 24 et 25 avril, du président Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya à Nouadhibou, la très frondeuse capitale économique du pays. Le second, la tournée d’Ahmed Ould Daddah, l’un des principaux chefs de l’opposition, dans plusieurs régions de l’est du pays traditionnellement acquises au régime en place. Qui en doute encore ? La campagne pour l’élection présidentielle, prévue pour le 7 novembre, a déjà commencé.
Aucun candidat ne s’est encore officiellement déclaré, mais il ne fait aucun doute qu’Ould Taya, au pouvoir depuis bientôt dix-neuf ans, briguera un nouveau mandat de six ans. Il devrait être opposé à au moins trois challengers d’envergure : Ahmed Ould Daddah, Messaoud Ould Boulkheir et, dit-on, un ancien chef de l’État, Mohamed Khouna Ould Haidallah.
À Nouadhibou, le président s’est efforcé de séduire des populations réputées « contestataires » dans la mesure où elles échappent au contrôle des structures traditionnelles sur lesquelles il s’appuie. Il a fait valoir un certain nombre de réalisations de son gouvernement et inauguré deux usines : une cimenterie et une unité de transformation du poisson. Mais sa visite était aussi une pierre lancée dans le jardin de Haidallah, qui est originaire de la région (Ould Taya fut son Premier ministre, avant de le renverser le 12 décembre 1984). Au cours des dernières semaines, l’opposant a, pour la première fois, rompu le silence auquel il s’astreignait depuis près de vingt ans. Pour réclamer la libération de Mohamed Lamine Ould Chbih, le chef d’un parti d’opposition emprisonné depuis deux ans, et pour condamner la guerre américaine en Irak.
Frère du premier président de la République mauritanienne, Ould Dadah a quant à lui choisi de se rendre dans le Hodh el-Gharbi et le Hodh Echargui, deux fiefs d’Ould Taya. Alors que son parti n’est plus autorisé à fonctionner, cette tournée lui a surtout permis de tester les dispositions des autorités locales à son égard. Après quelques incidents mineurs, celles-ci ont fini par lui laisser le champ libre pour s’adresser aux populations. Ce qui permet d’espérer une élection présidentielle plus pluraliste et plus transparente que les précédentes.

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