Enquête au Cap

Un flic désabusé, un testament volé, des rebondissements, tous les ingrédients d’un bon polar africain. Sous la plume de Deon Meyer.

Publié le 6 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Zatopek Van Heerden, ancien policier, vit seul avec son cynisme et sa méchanceté, au nord du Cap. Il s’énerve vite et cogne ceux qui le contrarient. Van Heerden ne veut être ni gentil ni compréhensif. Il n’a pas toujours été comme ça. Mais depuis plusieurs années, il sombre. La mort de son partenaire semble l’avoir marqué à jamais.
Quand une de ses connaissances lui propose un job de détective privé pour le compte d’une jeune avocate, il accepte. Parce qu’il lui doit un service et pense que l’affaire sera vite résolue. Retrouver un testament volé n’est pas bien compliqué pour un ex-officier de la brigade des Vols et Homicides du Cap. De toute façon, il n’a qu’une semaine devant lui, terme au-delà duquel la Cour suprême statuera que Jan Smith, torturé au fer à souder et assassiné d’une balle de gros calibre dans la nuque, n’avait pas d’héritier.
Tout au long de son enquête, des tréfonds du crime organisé aux sombres heures des mercenaires sud-africains, Van Heerden va devoir remonter le fil de sa mémoire.
Les Soldats de l’aube sont le deuxième ouvrage de Deon Meyer, auteur de langue afrikaans. Ancien journaliste, aujourd’hui directeur d’une entreprise Internet, Meyer écrit des romans à ses heures perdues, entre 4 heures et 6 heures du matin, et fait ses recherches le week-end. Car enquête il faut, pour rédiger ces quatre cent cinquante pages intenses où le lecteur voyage au sein des services secrets de l’armée sud-africaine, parmi les bandits, jusqu’en Angola. Sans artifice, l’auteur décrit la société sud-africaine, ses complexes et ses contradictions. Grâce à un personnage principal dépeint avec finesse et une belle galerie de portraits, Meyer nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. On transite des déboires de l’enquête à l’enfance, l’adolescence et les déceptions du jeune Zet. Meyer décrit un homme ordinaire, qui se souvient de son père écrasé au fond d’une mine, traque un tueur en série pour se débarrasser de ses démons et sauver ainsi sa propre conscience. Sans jamais perdre de vue l’histoire d’un testament disparu. s

Les Soldats de l’aube, de Deon Meyer. Le Seuil, 450 pp., 19,50 euros.

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