Ennuyeux, à quelques exceptions près
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Certes, on peut perdre un match en ayant pratiqué un jeu de qualité. Mais cela n’est en général qu’un accident, et la seule recette intelligente pour obtenir de bons résultats est d’adopter un jeu où la création, l’intelligence tactique, la maîtrise technique et le plaisir restent des éléments essentiels. Mais aujourd’hui, en Afrique, le jeu est devenu une notion encombrante. Les entraîneurs étrangers renforcent les défenses et donnent la priorité aux duels physiques. Au détriment du spectacle. D’ailleurs, le public désespère quelque peu de voir du beau football. Il va dans les stades pour apporter sa contribution « patriotique » à la victoire de l’équipe locale. De ce point de vue, de nombreux matchs de la CAN 2002 et les finales des Coupes de clubs ont été édifiants : terriblement ennuyeux, ils n’auront fait le bonheur que de supporteurs surexcités.
Des éclaircies, quand même, dans une année de grisaille. Tout d’abord la belle campagne des Lions du Sénégal, au Mondial 2002. Les hommes de Bruno Metsu, qui étaient restés sur leurs réserves au Mali, sont « redevenus africains » en Asie. « Ils ont su, affirme le Franco-Sénégalais Patrick Vieira, conserver toutes les qualités du football africain, ce mélange de puissance et d’invention ». Sans complexe, motivés et solidaires, ils ont honoré le jeu sans calcul, libéré leur créativité et leur savoir-faire technique.
L’Asec d’Abidjan n’a pas accédé à la finale de la Ligue des champions en 2002, mais les Ivoiriens ont, à domicile, souvent enthousiasmé les connaisseurs en faisant de belles démonstrations de jeu collectif et offensif face à l’Espérance de Tunis (1-3), contre les Égyptiens de Zamalek (0-1) et le Raja de Casablanca (0-2). En demi-finale, ils ont sombré dans le bourbier du stade Mohammed-V, au Maroc. Mais ni leurs vainqueurs, ni le Zamalek (champion 2002), roublards et calculateurs, n’auront suscité l’admiration.
Au niveau des jeunes, les contre-performances se multiplient, et l’Afrique n’a décroché aucun titre mondial depuis 1995. Ainsi de la Coupe Méridien, réservée aux moins de 17 ans, qui oppose tous les deux ans depuis 1997 quatre équipes africaines à quatre formations européennes. En 2001 en Italie, puis en 2003 en Égypte, les quatre africaines (désignées par la CAF) n’ont pas remporté la moindre victoire en trente-deux rencontres.
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