Cobalt : un filon en or
Une firme américaine va procéder à l’exploitation des gisements de Lomié, premières réserves mondiales du précieux minerai.
Publié le 5 mai 2003 Lecture : 1 minute.
Apparemment, le président Paul Biya n’est pas rentré des États-Unis les mains vides. Un mois à peine après son déjeuner du 20 mars à la Maison Blanche, la compagnie Geovic, dont le siège se trouve dans le Colorado, s’est vu attribuer un permis minier de tout premier ordre. La firme américaine va donc pouvoir procéder à l’exploitation des gisements de cobalt et de nickel de Lomié, dans la province de l’Est. Selon les prospections effectuées sur place, Lomié recèlerait les plus grosses réserves mondiales de cobalt, d’une valeur estimée à 10 milliards de dollars. Le permis porte sur un volume de plus de 240 millions de tonnes de minerai d’une teneur de 0,3 % en cobalt et de 0,6 % en nickel. L’exploitation de cette mine à ciel ouvert devrait commencer dès 2005, avec un investissement de 30 millions de dollars pour la construction de la première unité de transformation. La construction de l’usine de traitement du minerai et du site industriel commencera d’ici à la fin de 2003. Dès sa mise en service, elle traitera 1 million de tonnes de minerai par an. Geovic exportera des sulfures de cobalt et de nickel, qui seront livrés aux raffineries pour traitement final.
Le lancement de ce projet intervient au moment où se boucle le financement du futur chantier naval de Limbé, destiné à la réparation des plates-formes pétrolières. Situé dans le sud-ouest du pays, il nécessitera un investissement de 200 millions d’euros (130 milliards de F CFA) et sera financé par la Banque africaine de développement (48 millions d’euros), la Banque islamique de développement (26 millions), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (12,81 millions), les Pays-Bas (24 millions) et la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (4,57 millions). Ce chantier permettra la création d’au moins 3 000 emplois directs et d’un millier d’emplois indirects liés à la sous-traitance.
