Bush entre en guerre… électorale

200 millions de dollars : c’est la somme que Karl Rove, directeur de campagne du président, veut mobiliser pour faire réélire son poulain en novembre 2004.

Publié le 5 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Karl Rove, 52 ans, conseiller politique de George W. Bush, a mis les bouchées doubles pour lancer la campagne présidentielle 2004. Avant même la déclaration officielle de la fin de la guerre contre l’Irak, lui et son équipe ont tracé les grandes lignes de la seconde campagne présidentielle de Bush. Selon le New York Times, elle sera axée sur deux thèmes majeurs : la sécurité des Américains et la poursuite de la guerre contre le terrorisme. Oussama Ben Laden et Saddam Hussein pourraient donc bien continuer à courir… et à être traqués.
Chaque épisode de ce feuilleton devrait, espèrent les stratèges de Bush, apporter des voix supplémentaires et, surtout, des dons à la pelle. Car Karl Rove table sur la collecte de 200 millions de dollars, deux fois plus que lors de la première campagne de Bush (1999-2000), soit un record historique dans les annales présidentielles américaines. Cette somme est d’autant plus colossale qu’il n’y aura quasiment pas de campagne à l’intérieur du Parti républicain. Bush, sans challenger, devrait être désigné par son parti lors de la Convention nationale, qui s’ouvrira le 30 août 2004. Il prononcera son discours d’investiture le 2 septembre à New York. Soit neuf jours avant la cérémonie commémorative des attentats du 11 septembre. Karl Rove ne trouve pas gênant le fait que Bush « exploite » le traumatisme américain en surfant sur la vague antiterroriste.
En face, son rival démocrate, dont le nom sera connu en mars 2004, s’appliquera à dénoncer l’inaction de Bush face à la crise économique intérieure, au déficit budgétaire, à la chute du dollar… Karl Rove est un spécialiste des relations publiques et en particulier des élections et du lobbying. Il ne veut pas répéter les erreurs commises lors de la précédente campagne de Bush, qu’il avait dirigée et dont on connaît le piètre résultat. Il a minutieusement examiné la brillante campagne de Ronald Reagan, réélu en 1984 face à Walter Mondale. Avec une différence de taille, George W. Bush aura 58 ans en 2004, contre 73 ans pour Reagan, qui avait gagné non pas sur sa politique étrangère, mais bel et bien sur sa réussite économique.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires