Billet retour pour l’Algérie
Le transporteur français met fin au boycottage entamé en 1994. Et pourrait être imité par les compagnies européennes.
Publié le 5 mai 2003 Lecture : 1 minute.
Après avoir boudé le tarmac des aéroports algériens depuis décembre 1994 (voir pp. 87-88), les avions de la compagnie Air France vont reprendre leurs dessertes vers l’Algérie à compter du 28 juin. Une décision qui pourrait encourager les compagnies européennes à en faire de même. Toutes les tentatives de faire revenir Air France sur son boycottage ont longtemps été vaines. Même le rapprochement politique entre Paris et Alger, dont la plus grande illustration est le triomphe populaire de Jacques Chirac en Algérie, le 3 mars dernier, n’a pas réussi à faire avancer le dossier.
Le transporteur français cible une reprise plutôt timide. Son programme ? Trois vols quotidiens : deux liaisons Paris-Alger et une Marseille-Alger. À titre indicatif, Air France programmait huit vols quotidiens sur le réseau Algérie avant 1994. L’exploitation de la seule ligne Paris-Alger avait permis de dégager 200 millions de FF (un peu plus de 3 millions d’euros) cette année-là. Un créneau juteux qui pourrait expliquer cette annonce inattendue tant la conjoncture post-11 septembre 2001 a été défavorable au secteur. D’autant qu’il est confronté à de nouvelles sources de désaffection de passagers : épidémie de la pneumopathie atypique en Asie (autre destination rentable pour le groupe français), ralentissement de l’économie et, par ricochet, du tourisme…
Les dernières réticences exprimées par le syndicat des pilotes, hostile à la reprise des vols à destination de l’Algérie, ont été, semble-t-il, balayées par l’argument de la rentabilité, une rentabilité que confirme l’empressement de quatre compagnies privées françaises : Aigle Azur, Air Littoral, Star Airlines et CCM.
Le retour d’Air France va contribuer à alléger le programme d’Air Algérie, qui a beaucoup de mal à faire face à l’explosion de la demande durant les vacances scolaires de juillet et d’août (600 000 passagers entre la France et l’Algérie en huit semaines). Autre bonne nouvelle : Air France devrait recruter du personnel pour ses agences en Algérie et l’entretien de ses escales.
