Accord entre Dakar et Banjul
Souvent évoqué, jamais réalisé, le projet de construction d’un pont entre le Sénégal et la Gambie est relancé.
Publié le 6 mai 2003 Lecture : 1 minute.
Depuis sa nomination au poste de Premier ministre le 4 novembre 2002, Idrissa Seck n’avait pas effectué de visite officielle en dehors du Sénégal. Pour les besoins de la quatrième Commission mixte sénégalo- gambienne, il s’est rendu à Banjul les 25 et 26 avril, d’où il est revenu avec des projets ambitieux. Parmi eux, l’ouverture, dans les plus brefs délais, des frontières aux transports en commun. Le 20 janvier 1996, les deux gouvernements avaient conclu un accord régissant l’organisation du trafic terrestre entre les deux pays. Mais son application était régulièrement remise en question par des tracasseries douanières. Autres chantiers : la construction d’un barrage sur le fleuve Gambie destiné à freiner la salinisation et à favoriser l’agriculture irriguée, et surtout celle d’un pont entre Bambatenda et Yélitenda, les deux rives du fleuve à hauteur de Farafégné. Ce projet, envisagé régulièrement depuis les années soixante-dix, est loin d’être finalisé. Plusieurs questions restent sans réponse : on ne connaît pas encore les délais exacts d’exécution des travaux – autour de deux ans – ni la manière dont le pont sera géré par les deux pays. Tout juste sait-on que des « études techniques sont confiées aux experts internationaux, sénégalais et gambiens, et à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie [OMVG] ». Créée en 1978, cette structure sous-régionale regroupe le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée. Le financement de l’ouvrage devrait être, quant à lui, soumis aux bailleurs de fonds. La construction de ce pont pourrait atténuer l’enclavement de la Casamance. Cette région méridionale du Sénégal, en proie, depuis près de deux décennies, à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), est quasiment coupée du reste du pays. Le Joola, le bateau qui la desservait, a sombré avec plus de mille huit cents passagers le 26 septembre 2002. Et la route est peu sûre, l’avion trop cher.
