Vraie-fausse baisse de la production
Faisant fi de l’appel des grandes nations consommatrices, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé, le 31 mars, de maintenir sa décision du 10 février sur la réduction de la production de brut. Une nouvelle pas très rassurante alors que le prix du baril s’élevait, à la fin de mars, à plus de 36 dollars, du jamais-vu depuis la première guerre du Golfe, en 1991. Les pays de l’Opep ont pris l’engagement, à partir du 1er avril, de réduire la production de 1 million de barils par jour (b/j), à 23,5 millions de b/j. Mais tiendront-ils leurs promesses ? Selon nombre de spécialistes, le cartel ne fermerait que très faiblement les vannes et pourrait tricher avec ses quotas. Ce qui ne serait pas une première, l’organisation s’étant fait une spécialité des décisions et des déclarations en trompe l’oeil ces dernières années. En fait, les alliés arabes des États-Unis anticiperaient simplement une baisse de la demande au deuxième semestre.
Quoi qu’il en soit, la forte hausse du prix de l’essence ces dernières semaines et la politique énergétique sont devenues un enjeu majeur de la présidentielle américaine. Le prix de l’essence à la pompe, qui n’a cessé de grimper aux États-Unis, attise le mécontentement des consommateurs. Le candidat démocrate à la Maison Blanche, John Kerry, surfe sur ce thème. Il a ainsi indiqué qu’il aurait recours, s’il était élu, « à une vraie diplomatie pour réaliser ce que George W. Bush n’a pas fait : presser l’Opep pour que ses membres produisent plus » et promis un plan énergétique pour que les États-Unis ne soient plus dépendants, d’ici à dix ans, de l’or noir du Moyen-Orient. Le 30 mars, un séminaire sur le pétrole organisé à Washington a confirmé que les compagnies d’outre-Atlantique lorgnaient les réserves africaines. Selon l’institut PFC Energy, la capacité pétrolière en Afrique de l’Ouest devrait dépasser 5,3 millions de b/j en 2010, contre 3,4 millions actuellement. À un prix moyen de 22,5 dollars, la valeur annuelle de cette production devrait s’élever à 43 milliards de dollars. Les producteurs nigérians et angolais seraient les principaux bénéficiaires de cette manne. En 2002, les États-Unis ont importé 621 000 b/j du Nigeria et 332 000 b/j d’Angola.
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