Mandela au secours du privé

Publié le 5 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

On disait qu’à 85 ans, et avec ses problèmes de santé, Nelson Mandela ne viendrait pas. Mais il est venu, dans la semaine du 22 au 27 mars, à Tunis, où on l’a vu se déplacer à l’aide d’une canne ou se tenant au bras du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. Il a présidé un conseil de AIG African Infrastructure Fund, un fonds de capital-développement lancé en 2000 et qui a vocation à prendre des participations dans des sociétés travaillant dans les infrastructures.
« Je crois que c’est son seul engagement avec le secteur privé depuis qu’il a quitté la présidence de l’Afrique du Sud. C’est le concept qui l’a séduit, et il nous conseille sur la meilleure façon d’approcher l’Afrique », a déclaré Vincent Le Guennou, directeur régional Afrique de l’Ouest-Maghreb du fonds. La tenue de ce conseil à Tunis marque l’extension des activités du fonds à ce pays nord-africain avec un premier placement de 10 millions de dinars (6,5 millions d’euros) dans le groupe AgroMed. Cette participation, dont une moitié en capital et l’autre en dette convertible, est destinée à permettre la modernisation de la fabrique de produits laitiers sous licence Mamie Nova.
Le fonds africain dispose de ressources financières s’élevant à 408 millions de dollars, collectés notamment auprès de l’American International Group, leader américain des sociétés d’assurances, de la Société financière internationale, de la Banque africaine de développement et de la Banque européenne d’investissement. Dirigé par Edward Jaycox, ex-vice président de la Banque mondiale pour l’Afrique (1995-1996), le fonds intervient dans les télécommunications, le transport, les ressources naturelles, l’agrobusiness, l’eau et l’électricité.
Il est présent, entre autres, dans l’opérateur télécom Celtel, le numéro un de la distribution d’engrais au Maroc Charaf et la compagnie aérienne All Africa Airways. Cette dernière est entrée dans le capital d’Air Ivoire et d’Air Tchad, laquelle devrait reprendre ses opérations bientôt sous l’appellation Toumaï Air Tchad. Le fonds a aussi investi dans le sucre en Afrique avec une participation dans Somdiaa, qui détient les compagnies sucrières du Tchad, du Cameroun, du Congo et du Gabon.
Des participations à risque à durée limitée entre trois et cinq ans. « Notre rôle est d’accompagner une société dans sa phase de développement, et lorsqu’elle est stabilisée, nous sortons et laissons la place à d’autres investisseurs non sans avoir encouragé ces firmes à se faire coter en Bourse », explique Le Guennou.
Ainsi de l’investissement du fonds dans Panafrican Energy, une compagnie d’exploration et production de pétrole au Congo, au Gabon et en Tanzanie. Le fonds y a investi 20 millions de dollars, puis cédé ses participations à son partenaire après trente mois, tout en dégageant une rentabilité de 30 %.

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