Maroc – Enseignement : un premier succès pour Chakib Benmoussa ?
Confronté à une grogne sociale depuis sa nomination en octobre 2021, le ministre de l’Éducation nationale a signé, le 18 janvier, un accord avec les cinq principaux syndicats de l’enseignement, préalable à l’ouverture d’un round de négociations.
Est-ce le début de la fin des soucis pour Chakib Benmoussa, le ministre marocain de l’Éducation nationale, engagé depuis sa nomination, au début d’octobre 2021, dans un bras de fer avec les syndicats d’enseignants ?
C’est ce que laisse penser la signature, ce 18 janvier, d’un accord entre le ministère et cinq syndicats (SNE, l’UMT, l’UGTM, la FNE et la FDT), sous la supervision du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
« L’accord comporte plusieurs mesures en relation avec les dossiers posés sur la table du dialogue. En l’occurrence : la révision du statut actuel des fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale et la création d’un statut motivant et unifié, qui englobe l’ensemble des catégories du système éducatif », est-il indiqué dans un communiqué du département du chef du gouvernement.
Sans plus de précision, l’accord préludant à un nouveau round de négociations, qui doit s’ouvrir le 31 janvier.
Au cœur du problème : le statut des enseignants contractuels. Un dossier pendant depuis 2016, date à partir de laquelle le gouvernement avait recouru à la contractualisation pour combler le déficit en enseignants.
L’épineux problème des contractuels
La Coordination nationale des enseignants contractuels (CNEC), qui n’est pour le moment pas conviée aux discussions, réclame l’intégration de ces personnels dans la fonction publique, au même titre que les enseignants rattachés au ministère de l’Éducation nationale.
Le gouvernement se donne un an pour pour mettre en place ce statut unifié
La commission portant sur le Nouveau modèle de développement (NMD), présidée par Chakib Benmoussa, préconise une réforme globale de l’éducation. Elle défend, en particulier, la mise en place d’un statut unique pour les enseignants, qui engloberait les contractuels. Le gouvernement se donne un an pour y parvenir.
Le 15 octobre 2021, le ministre avait reçu les secrétaires généraux des cinq syndicats les plus représentatifs. Un membre de la CNEC avait alors, dans les colonnes de Jeune Afrique, fait part de son scepticisme quant à la portée de cette rencontre.
La Coordination n’a pas encore réagi à l’accord signé, ce 18 janvier, par le gouvernement et les cinq syndicats.
En 2019, le gouvernement avait déjà fait évoluer le statut des enseignants contractuels. Ils sont depuis considérés comme des cadres administratifs, recrutés et payés par les académies régionales et non plus directement par l’État. Ils ont également été intégrés à la caisse de retraite des enseignants, la CMR. La CNEC estime néanmoins ces mesures insuffisantes.
L’accord du 18 janvier 2022 concerne également les dossiers « des cadres de l’administration éducative, des conseillers en orientation et planification pédagogique, des enseignants du primaire et du collégial chargés hors de leur cycle, des cadres d’enseignement titulaires de diplômes supérieurs ou de doctorat », a précisé le département du chef du gouvernement.
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