Eau : les clarifications de Biwater

Publié le 6 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Le ministre congolais de l’Hydraulique, Philippe Mvouo (J.A.I. n° 2254), affirme que « Biwater a remis en question les termes du contrat » sur la privatisation de la Société nationale des eaux du Congo (SNDE). Il m’oblige à sortir d’une réserve que j’observais dans ce dossier sensible par respect pour le Congo et son président.
Ce ministre n’a jamais été vraiment associé aux négociations entre notre groupe et les autorités congolaises. Son ignorance d’un dossier qu’il ne gère pas peut être excusée. Car s’il avait été mieux informé, il aurait su comment, dès qu’elle a été déclarée adjudicataire de la SNDE, en janvier 2002, Biwater a été « sommée » d’engager toutes sortes de dépenses – pas seulement pour la SNDE. Il aurait réfléchi avant d’« exiger » que nous respections nos engagements, en feignant d’ignorer ceux, techniques et financiers, de son pays contenus dans le dossier d’appel d’offres. Son attitude donne à penser que, pour lui aussi, la privatisation de la SNDE doit être une affaire à sens unique : avec Biwater dans le rôle de machine à sous.
Or, dans tout partenariat public-privé, les deux parties doivent trouver leur compte. Notamment en se parlant sans détour. Dans le cas de la SNDE, cela aurait permis de mieux aborder la réalité. Et non celle, tronquée, de l’appel d’offres qui n’a pas révélé la vraie SNDE, déficitaire, sans infrastructures techniques adéquates, avec un personnel plus étoffé qu’indiqué. La due diligence technique, effectuée par nos experts, et à nos frais, l’a prouvé. Pour la redresser, devions-nous y injecter des fonds, sans garantie ?
Seule une mission de charité aurait fait cela. Une solution plus réaliste passe par un débat serein sur les conditions de la relance de la SNDE : identifier ses goulets d’étranglement, mettre en place des mesures de régulation pour sa privatisation, et revoir, à la hausse, le prix de l’eau.
Ce débat, nous l’avons vainement proposé. À sa place, les propos de monsieur Mvouo mettront mal à l’aise les multinationales, comme la nôtre, prêtes à s’engager aux côtés de l’Afrique dans la complexe bataille des privatisations d’entreprises publiques, mais pas au point d’y jouer leur réputation. C’est dommage que votre journal n’ait pas cherché à vérifier les « vérités » diffamatoires de monsieur Mvouo, avant de les publier.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires