Congo-Brazza : encombrants réfugiés

Publié le 5 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Si la majorité des Hutus rwandais réfugiés au Congo-Brazzaville en 1994 n’ont toujours pas quitté le pays, la majorité des exilés est issue d’anciens membres des Forces armées zaïroises (FAZ) et de la Division spéciale présidentielle fidèle qui ont fui Kinshasa lors de la conquête du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, en mai 1997. Entre 2000 et 2002, ils ont été rejoints par des déserteurs des Forces armées congolaises qui refusaient de se battre contre les troupes du Mouvement pour la libération du Congo dans la province de l’Équateur.
Ces réfugiés sont présents dans trois régions : celle de Brazzaville, celle de Pointe-Noire et la partie septentrionale de celle de la Likouala. Un certain nombre d’entre eux sont rentrés en RDC après avoir reçu du régime kinois des assurances quant à leur sécurité. Ils ont parfois été intégrés dans les forces armées. Le 13 septembre 2002, un accord a été conclu entre les deux Congos et l’Office international pour les migrations (OIM) en vue du rapatriement de ces anciens militaires. L’opération est supervisée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui est censé assurer leur sécurité après leur retour au bercail. Deux mille d’entre eux ont déjà officiellement demandé à être rapatriés. Environ deux mille autres aspireraient à le faire, mais beaucoup hésiteraient à se porter volontaires, par crainte d’être fichés par la police kinoise.
En dépit de l’accord de septembre 2002, le rapatriement n’a pas encore véritablement commencé. À Brazzaville, on explique ce blocage par des considérations de politique intérieure kinoise : Joseph Kabila aurait suffisamment de soucis avec ses militaires pour se montrer très enthousiaste à l’idée d’en accueillir de nouveaux.
Reste à savoir si ces hommes constituent véritablement un danger. Pour Alain Akouala, le porte-parole du gouvernement brazzavillois, « les ex-FAZ n’ont pas traversé le fleuve avec armes et bagages. Ils sont arrivés les mains vides, et aucune arme ne leur a été fournie par la suite. Pour notre part, nous n’avons aucun conflit avec la RDC et aucune raison d’armer ces ex-combattants. »
À Brazza, une dizaine de chefs militaires (ex-FAZ, DSP) sont identifiés et surveillés par la police, preuve qu’ils sont toujours considérés comme un danger potentiel. Le 30 mars, les autorités ont d’ailleurs ouvert une enquête dans les milieux mobutistes exilés. Mais ses premiers résultats seraient négatifs.

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