Conflit entre communistes

Publié le 5 avril 2004 Lecture : 1 minute.

La lutte idéologique entre Moscou et Pékin est entrée dans une phase aiguë. Ce n’est pas seulement un conflit de puissance et de prestige à l’intérieur du monde communiste qui oppose la Chine à l’URSS. Même dans leurs rapports avec le monde non communiste, la Chine et l’URSS semblent fermement convaincues que la politique étrangère de l’une nuit aux intérêts de l’autre.
Longtemps, Pékin a polémiqué tandis que Moscou se taisait. Mais, depuis 1963, la rupture entre les deux pays est consommée. Reste que si l’URSS a pour elle la grande majorité des partis communistes dans le monde, il n’est pas dit que tous ces partis, qui sont sur des positions « anti-chinoises », seront prêts, de ce seul fait, à consolider leurs liens avec Moscou. Divers symptômes permettent au contraire de penser que, même pour les partis les plus clairement antichinois, cette scission pourrait être une occasion de prendre de plus en plus leurs distances, non seulement à l’égard de Pékin, mais aussi à l’égard de Moscou.
Le conflit sino-soviétique, aurait dit le président Tito, est un conflit entre deux grandes puissances. L’erreur a été de le porter sur un plan idéologique et de vouloir entraîner dans le conflit tout le mouvement communiste ». Nous ne croyons pas être trop éloignés de la vérité en disant que les partis polonais, roumain et italien semblent être à peu près de l’avis de Tito. La scission leur servira de prétexte pour renforcer leur indépendance à l’égard de Moscou, même si leur refus d’adopter les positions chinoises est des plus net. La rupture Moscou-Pékin risque donc de multiplier d’une manière imprévisible le phénomène de polycentrisme qui trouble déjà le monde communiste. D’où
les hésitations de Moscou face au développement nouveau du conflit avec Pékin.

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