CAN – Algérie-Côte d’Ivoire : victoire obligatoire pour les Fennecs

Dernière de son groupe, l’Algérie doit impérativement s’imposer face à la Côte d’Ivoire ce jeudi 20 janvier à Douala. Deux ans après avoir remporté la CAN, elle réitérera sinon son échec de 1992.

Victoire des Algériens en finale de la CAN face au Sénégal, au Caire, le 19 juillet 2019 © Giuseppe CACACE/AFP

Victoire des Algériens en finale de la CAN face au Sénégal, au Caire, le 19 juillet 2019 © Giuseppe CACACE/AFP

Alexis Billebault

Publié le 20 janvier 2022 Lecture : 4 minutes.

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L’Algérie et la Côte d’Ivoire ont pris l’habitude de se croiser en phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). La dernière confrontation, le 11 juillet 2019 à Suez en quart de finale, avait tourné à l’avantage des Fennecs (1-1, 4-3 aux tirs au but), lesquels ont remporté quelques jours plus tard leur deuxième trophée continental après celui obtenu à Alger en 1990.

Mais l’histoire rappelle que les Algériens étaient tombés de haut en 1992 au Sénégal, alors qu’ils venaient y défendre leur titre. Les coéquipiers de Rabah Madjer s’étaient inclinés (0-3) face aux Eléphants, avant d’être éliminés à la suite d’un match nul contre le Congo (1-1).

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Excès de confiance ?

Jeudi à Douala, sur ce qu’il reste de la pelouse du Stade Japoma, les Nord-Africains, tenus en échec par la Sierra Leone (0-0) puis battus par la Guinée équatoriale (0-1) n’ont pas d’autre alternative que de gagner contre des Ivoiriens désormais assurés d’être présents en huitièmes de finale, après les succès de l’Égypte et du Nigeria mercredi soir dans le Groupe D. Personne, et surtout pas les Algériens, ne s’attendaient à un tel scénario, alors que leur sélection nationale surfait avant le début de la compétition sur une série de 34 matchs sans défaite.

« Je suis surpris, bien sûr, que l’Algérie ne compte qu’un point après deux journées, reconnait Nordine Kourichi, ancien défenseur puis sélectionneur-adjoint (2011-2014) des Fennecs. Mais elle est l’équipe à battre depuis son titre obtenu en 2019, et elle a rencontré des adversaires très motivés. »

« Oui, il fait chaud au Cameroun. Oui, il y a un fort taux d’humidité. Oui, la pelouse de Douala n’est pas de très bonne qualité… Mais ce ne sont pas les seules raisons pour expliquer ces deux premiers résultats », estime l’ancien international (30 sélections), qui n’écarte pas l’hypothèse d’un excès de confiance d’une équipe habituée à ne plus perdre depuis octobre 2018. « Elle pensait sans doute que ce serait plus facile, poursuit-il. Mais après deux matchs, elle n’a pas inscrit un seul but. Mentalement, physiquement, il faut être prêt pour une CAN, et il y avait sans doute un certain manque de motivation. »

Djamel Belmadi devra trouver les mots, demander à ses joueurs de faire beaucoup plus

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Situation périlleuse

La pression qui entoure le champion d’Afrique, présenté avant le coup d’envoi de la compétition comme le grand favori, est réelle, tout comme les risques d’une élimination prématurée. Certains leaders de l’équipe, dont le capitaine Ryad Mahrez, n’ont pas eu leur influence habituelle, et un succès face aux Ivoiriens passe inévitablement par un retour à leur meilleur niveau.

« Je ne pense pas que Djamel Belmadi [le sélectionneur des Fennecs] fera de nombreux changements. Peut-être un ou deux, pas plus. Les joueurs ont conscience de la situation, les cadres de l’équipe doivent prendre les choses en main. Le sélectionneur devra trouver les mots, demander à ses joueurs de faire beaucoup plus », estime Lakhdar Belloumi, international algérien à 100 reprises et considéré comme un des meilleurs joueurs de l’histoire du football africain.

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C’est la première fois depuis sa nomination en 2018 que Belmadi a à gérer une situation aussi périlleuse. S’il ne joue évidemment pas sa place lors de cette CAN, il aura un rôle décisif. « Il doit garder ses principes, ne pas changer son système en 4-3-3. Le coach va sans doute rappeler à ses joueurs que l’équipe n’a pas perdu ses  qualités du jour au lendemain sous prétexte qu’elle a raté ses deux premiers matchs. Son discours sera très important, il saura motiver ses joueurs… mais ce sont eux qui sont sur le terrain », reprend Kourichi.

Il faut s’attendre à un réveil des Algériens. C’est un gros collectif habitué à la pression

Des Ivoiriens méfiants

Depuis Abidjan, l’ancien international ivoirien Yao Amani, désormais entraîneur de l’AFAD (Division 1) à Abidjan envisage sérieusement une rédemption algérienne. « Dans le contenu, lors des deux premiers matchs, ils ont dominé, mais n’ont pas connu la réussite. C’est un gros collectif, avec de fortes individualités, habitué à la pression et je pense qu’il faut s’attendre à un réveil des Algériens. »

La Côte d’Ivoire, bien que qualifiée, ne prend pas ce match à la légère. « Attention à ne pas être dans le calcul, surtout face à une équipe comme l’Algérie, avec des joueurs capables de faire basculer un match à tout moment, poursuit Amani. Je me méfie toujours des équipes qui débutent difficilement un tournoi et qui montent en puissance au fil des matchs, comme la Côte d’Ivoire en 2015… » Cette année-là, les Éléphants avaient débuté par deux matchs nuls contre la Guinée (1-1) et le Mali (1-1). Quelques semaines plus tard, ils devenaient champions d’Afrique

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